SNCM : Giacobbi accuse l'État de "mensonge, incapacité et incurie"

Le président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), Paul Giacobbi, a accusé l'État et le gouvernement d'avoir "menti" et fait preuve "d'incapacité et d'incurie" durant la grève de la SNCM, qui a partiellement privé l'île de transport maritime durant 16 jours.
"L'État a menti dans cette affaire pendant deux ans ! Il est dommage qu'il ait mis deux ans à dire la vérité", a-t-il lancé devant l'Assemblée de Corse. "Lorsqu'il y a eu un préavis très long, l'État n'en a eu cure", a-t-il ajouté, accusant le Premier ministre Manuel Valls, averti du risque de conflit, de "n'avoir pas répondu et de n'avoir rien fait". Pour le député PRG de Haute-Corse, "cette grève provoquait plus de problèmes qu'elle n'apportait de solutions, mais il ajoute comprendre "la colère de travailleurs auxquels on a menti".
Selon lui, l'État, actionnaire de la compagnie, a "laissé les choses s'envenimer" sur le port de Marseille, "en violation des lois de la République". "Le préfet n'a rien fait (...) et la coutume phocéenne l'a emporté sur la Constitution et la loi", a-t-il martelé, évoquant notamment le blocage par les grévistes SNCM d'un bateau de la Méridionale, et demandant une compensation à l'État.
Il a aussi accusé les services de l'État, à Bastia, d'avoir "d'abord reçu les socio-professionnels (affectés par la grève, NDLR) pour ensuite les mettre dehors à coups de pied au cul", le 4 juillet en les faisant évacuer de la préfecture par les forces de l'ordre. "Des enquêtes des inspections générales de la gendarmerie et la police ont été diligentées à ma demande à Bastia où ont été frappés "de dangereux terroristes" qui demandaient la liberté de navigation", a-t-il ironisé à propos de cet incident. Selon lui, le moratoire, qui a permis la fin du mouvement le 10 juillet et suspend pendant quatre mois tout processus de redressement, "ne sert à rien": "cela consiste à reculer pour mieux sauter".
Pour Paul Giacobbi, "il existe un avenir de la SNCM (...) qui est indispensable à notre service public maritime". Cela, a-t-il précisé, doit notamment passer par une "restructuration qui ira plus loin que prévu" et un renouvellement de la flotte moins important que celui qui avait été programmé par l'ancienne direction. Interrogé par une élue nationaliste, Josepha Giacometti, sur l'éventuelle création d'une compagnie insulaire, il a estimé que "ce serait un long chemin". Mais, a-t-il ajouté, "la Corse a déjà montré sa capacité à gérer avec Air Corsica, qui est une réussite depuis vingt-cinq ans et les Chemins de fer de la Corse (CFC) qui marchent mieux aujourd'hui qu'avec la SNCF".

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