SNCM : les actionnaires confirment l'accord

Les actionnaires ont validé mercredi 22 janvier en conseil de surveillance les engagements pris par le gouvernement pour sortir de la crise traversée par la SNCM, peu après une réunion au ministère des Transports avec les élus locaux au sujet de l'actionnariat.
Le conseil de surveillance de la SNCM, qui se tenait pour la première fois depuis la privatisation en 2006 à Marseille, a donné mandat au directoire pour mener les négociations en vue de l'acquisition de deux navires. Les actionnaires ont ainsi confirmé la mise en œuvre concrète du plan de redressement auquel s'était engagé le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, pour mettre fin à la grève de près de dix jours, qui a paralysé l'activité de la compagnie début janvier. Ce plan comprend, outre le renouvellement de la flotte, l'augmentation du temps de travail et un plan de départ de 500 postes (sur 2.600), dont le coût est chiffré à 45 millions d'euros, le tout pour obtenir une meilleure productivité. La clé, selon la direction, de la sauvegarde de l'entreprise.
"À notre grande satisfaction, le conseil a confirmé les engagements pris par le ministre des Transports au nom du gouvernement", a réagi à la sortie du conseil Frédéric Alpozzo, élu CGT représentant les actionnaires salariés. "L'ensemble des administrateurs a mandaté le directoire de la SNCM pour accélérer le calendrier de la négociation avec les chantiers", a confirmé l'élu de la CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul. Ces négociations devraient être terminées d'ici "un mois" environ, a-t-il confié, date à laquelle le choix du constructeur pourra être fait pour l'achat de deux bateaux avec une option pour deux navires supplémentaires. La Banque publique d'investissement (BPIFrance) et la Caisse des dépôts (CDC) doivent par ailleurs étudier les solutions financières les plus appropriées pour l'achat de quatre navires.
Le conseil de surveillance a également voté le dépôt de la plainte à Bruxelles de la SNCM contre Corsica Ferries au sujet de l'aide sociale, un système mis en place par la Collectivité de Corse pour aider les passagers à payer leur billet, dont l'entreprise et la CGT estiment qu'il a été dévoyé. Il a également acté les rallonges de trésorerie octroyé par l'État et Transdev en décembre et janvier.

Une société d'économie mixte ?

En parallèle s'est tenu mercredi matin au ministère des Transports une réunion des élus des collectivités concernés par la compagnie, sur le continent et en Corse. L'idée d'une "société d'économie mixte" a été évoquée pour permettre de faire évoluer l'actionnariat, l'un des problèmes majeurs de la compagnie. "J'ai proposé de discuter d'une société d'économie mixte (SEM) ou une société publique locale qui pourrait louer les navires à la SNCM", a ainsi déclaré le président du conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, à la sortie de cette rencontre. Plusieurs élus ont réitéré leur volonté de s'engager auprès de la SNCM, mais dans la mesure où "la loi interdit à une collectivité territoriale d'être actionnaire d'une société privée", "ces solutions ne sont ni légales ni possibles, donc il faudra bien discuter d'une SEM", a ajouté Paul Giacobbi. Une société d'économie mixte (SEM) est une société anonyme dont la majeure partie du capital, plafonnée à 85 %, est détenu par des personnes publiques.
La ville de Marseille, le conseil général des Bouches-du-Rhône et la communauté urbaine ont également appelé de leurs vœux une évolution de l'actionnariat et évoqué leur entrée possible au conseil de surveillance. De plus, "chacun s'est exprimé pour exiger que Veolia prenne enfin ses responsabilités", a souligné le candidat PS à la mairie, Patrick Mennucci, représentant le président de la communauté urbaine. Aujourd'hui, la SNCM est détenue par l'État à 25 %, les actionnaires salariés à 9 % et Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts) à 66 %. Mais elle fait face à la volonté de désengagement de Transdev, et de son actionnaire indirect Veolia, effrayés par la double condamnation européenne de 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites qui touche la compagnie. Ces aides concernent la privatisation de la compagnie en 2006 et la délégation de service public Corse-Continent pour 2007-2013. Le ministère des Transports s'était engagé à un actionnariat "stabilisé" pour sortir de la crise et à une table ronde élargie pour mettre en place l'actionnariat futur. Il a précisé que trois sujets ont été abordés : l'examen du relevé de décisions prises lors de la réunion avec les syndicats le 8 janvier, une éventuelle participation des collectivités au financement des navires et les possibilités de reclassement dans les collectivités des salariés licenciés dans le cadre du plan de redressement.

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