STX France : Fincantieri n'a "pas une âme colonialiste"

Le groupe Fincantieri, qui doit reprendre le chantier naval STX France, ne bouleversera pas la gouvernance de la société, a assuré son PDG, Giuseppe Bono, lors d'une visite à Saint-Nazaire pour rassurer les salariés de l'entreprise.
"En tant qu'Italiens, nous n'avons pas une âme colonialiste et nous sommes venus ici et avons réalisé cette opération parce que nous pensons qu'ensemble nous pouvons augmenter la valeur de nos entreprises", a déclaré Giuseppe Bono mercredi 19 avril. "Le modèle de gouvernance, le management du chantier de Saint-Nazaire auquel nous renouvelons toute notre confiance, sera autonome pour gérer le chantier", a affirmé le président du groupe Fincantieri qui devrait reprendre 48 % du capital de STX France.
"Évidemment, il serait stupide que les entreprises qui travaillent dans le même secteur n'exploitent pas les synergies qui sont possibles", a-t-il cependant souligné.
Le constructeur naval italien a livré "52 navires" ces quinze dernières années, et en a "encore 29" dans son carnet de commandes. Il "n'a aucune nécessité d'acquérir du savoir-faire", a souligné Giuseppe Bono, alors que les syndicats craignent justement un transfert du savoir-faire français. De son côté, le chantier de Saint-Nazaire dispose d'un carnet de commandes bien rempli, avec 14 paquebots à construire d'ici 2026. "Le travail est assuré à Saint-Nazaire pour dix ans. Nous allons travailler sur les dix années suivantes", a relevé Giuseppe Bono qui s'est dit "convaincu que ce glorieux chantier pourra enfin atteindre la stabilité qu'il n'a pas eue ces dernières années". "On n'est pas un investisseur qui arrive et repart en courant, on est industriel", a-t-il dit.
Le patron de Fincantieri a jugé par ailleurs "probable" que l'accord avec le tribunal de Séoul sur le rachat des 66 % de STX France détenus par le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding soit finalisé "d'ici la fin du mois". Le gouvernement français, qui détient le tiers du capital de STX France et d'une minorité de blocage, pourra ensuite, dans un délai de deux mois, "exercer son droit de préemption et nous déclarer persona non grata", a encore déclaré Giuseppe Bono. "Mais pour moi, ce serait un peu dur de dire ça après avoir accepté les Coréens", entrés dans le capital du chantier français en 2008.

"Opération séduction"

"Alors que cette vente n'est pas encore finalisée, l'État italien et Fincantieri se considèrent déjà comme maîtres à bord", a réagi Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO, qui a redit lors de la réunion son "désaccord" sur cette vente et réaffirmé la revendication du syndicat d'une "nationalisation même transitoire pour protéger cette entreprise et trouver un actionnaire majoritaire français".

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