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La CFDT de STX France revendique la construction en France de deux navires de Défense. Les deux navires à construire pour des opérations extérieures proviennent d'un contrat d'exclusivité conclu entre le ministère de la Défense et l'armateur CMA CGM dans le cadre d'un partenariat public-privé. "C'est avec stupeur que nous avons découvert que ces navires ne seraient pas construits en France et que CMA CGM envisageait même de les faire construire en Europe.... et en Allemagne !", s'indigne la CFDT. Le syndicat réclame que "tout soit fait entre les services du ministère de la Défense et ceux de Bercy pour que ces contrats restent en France".
"Une construction en France est 30 à 50 % plus chère"
Le syndicat fait valoir que "le carnet de commande de STX est vide et qu'il est urgent de retrouver du travail pour les bureaux d'études et les ateliers" et que "si, au niveau des prix, nous ne sommes pas compétitifs avec les pays asiatiques, avec l'Allemagne le différentiel de prix ne doit pas être un facteur déterminant". Il ajoute qu'"au lieu de payer les salariés du chantier au chômage partiel, il vaudrait mieux consacrer cet argent à construire des navires". El syndicat s'interroge sur "la volonté" de la direction de STX "qui, bien que consultée en 2009 et n'ayant a priori pas fourni une offre compétitive, ne soit pas revenue à la charge par la suite, le carnet de commande déclinant".
Entre 40 et 60 millions d'euros
Lundi 18 juin, le directeur des ressources humaines de STX, Christophe Mabit, indiquait qu'"un chantier spécialisé dans les navires à haute valeur ajoutée a très peu d'atouts pour soutenir la concurrence face à un chantier de production en série de navires très simples". Interrogé par la commission des finances le 6 avril 2011, le général Patrick Huguet, responsable du projet d'affrètement de navires rouliers à l’état-major des armées avait affirmé qu'"une construction en France est, sur la base des résultats des propositions initiales, de 30 à 50 % plus chère qu'une construction ailleurs en Europe". Le général avait ajouté que les navires "reviennent entre 40 et 60 millions d'euros en fonction de l'endroit où ils sont construits". "Je serais content que les ouvriers français travaillent. Mais j'ai deux problèmes : il faut que quelqu'un me donne l'argent, et que la loi me permette de le faire", avait-il dit.