
© STX
Le constructeur naval STX envisage de se séparer de ses actifs en Europe. "Nous sommes en train de revoir la structure de notre société pour nous concentrer sur la construction navale nationale", a indiqué un porte-parole du groupe sud-coréen. "Dans ce contexte, nous envisageons la vente d'actifs à l'étranger pour lever de nouvelles liquidités". Le groupe STX Offshore and Shipbuilding, affaibli par une dette croissante et en proie à d'importantes difficultés de trésorerie, est frappé de plein fouet par le ralentissement mondial du secteur de la construction navale. "Des acheteurs potentiels ont déjà manifesté leur intérêt" dans l'achat de parts dans les chantiers navals en Europe, a-t-il ajouté. Il n'a pas précisé si le groupe pensait vendre tout ou partie de ses parts dans ses filiales à l'étranger. "On y verra plus clair dans la seconde moitié de cette année", a précisé le porte-parole.
Une dette de 695 millions d'euros
Le groupe STX, plombé par une dette de plus de 911 millions de dollars (695 millions d'euros) selon son principal créancier, la banque coréenne KDB, contrôle via STX Europe les deux tiers du capital de STX France (chantiers navals de Lorient et Saint-Nazaire), l’État français en possédant 33,34 %. STX Europe emploie 14.500 personnes, notamment en France, en Finlande et en Norvège.
Le 8 avril dernier, le sénateur de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard avait demandé au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la mise en place d'un dispositif pour protéger les ex-Chantiers de l'Atlantique des risques suscités par le brutal affaiblissement boursier de STX. Yannick Vaugrenard redoutait "que la vente d'actions STX ait lieu sans surveillance de la part de la France". L'élu craignait notamment que l'un ou l'autre des principaux concurrents européens des Chantiers de l'Atlantique, comme l'italien Fincantieri, n'en profite pour entrer dans leur capital.
Une dette de 695 millions d'euros
Le groupe STX, plombé par une dette de plus de 911 millions de dollars (695 millions d'euros) selon son principal créancier, la banque coréenne KDB, contrôle via STX Europe les deux tiers du capital de STX France (chantiers navals de Lorient et Saint-Nazaire), l’État français en possédant 33,34 %. STX Europe emploie 14.500 personnes, notamment en France, en Finlande et en Norvège.
Le 8 avril dernier, le sénateur de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard avait demandé au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la mise en place d'un dispositif pour protéger les ex-Chantiers de l'Atlantique des risques suscités par le brutal affaiblissement boursier de STX. Yannick Vaugrenard redoutait "que la vente d'actions STX ait lieu sans surveillance de la part de la France". L'élu craignait notamment que l'un ou l'autre des principaux concurrents européens des Chantiers de l'Atlantique, comme l'italien Fincantieri, n'en profite pour entrer dans leur capital.
"Se pose la question de l'avenir de la construction navale"
Dernier grand chantier naval français, spécialisé dans les navires de croisière géants mais qui réalise aussi des navires militaires pour DCNS, les ex-Chantiers de l'Atlantique ont reçu un ballon d'oxygène après plus de deux ans de trou d'air dans leur carnet de commande lorsqu'ils ont été choisis fin décembre pour réaliser un paquebot de plus d'un milliard d'euros de type Oasis pour l'Américain Royal Caribbean International (RCI), numéro deux mondial de la croisière.
Suite à l'annonce de STX, les syndicats des chantiers navals de Saint-Nazaire ont réagi en posant la question d'une éventuelle augmentation de la part de l’État dans le capital. "Ce nouvel épisode nous conforte dans notre revendication : le moment est venu que l’État nationalise le dernier grand chantier naval", a affirmé Nathalie Durand, du syndicat FO, en estimant que la décision de l'actionnaire "nous inquiète un peu" mais qu'elle "n'a rien de franchement surprenant" au vu de sa situation financière "catastrophique". La situation financière de STX France est "plutôt bonne pour l'instant", a renchéri Christophe Morel, de la CFDT. "Nous ne sommes pas surpris, on savait que le groupe cherchait à se désengager pour faire entrer de la trésorerie", a-t-il poursuivi. "On interpellera le gouvernement sur une augmentation de la part de l’État français", a-t-il assuré. La décision de l'actionnaire coréen pose "la question de l'avenir de la construction navale et celle de la responsabilité de l’État : qu'est-ce qu'il veut faire du chantier ?", a estimé de son côté, Joël Cadoret, élu CGT.