Safran : table sur un "retour à une croissance durable" en 2022

L'équipementier et motoriste Safran table sur un "retour à une croissance durable" en 2022 après une année marquée par la crise du secteur aérien au cours de laquelle le groupe est resté bénéficiaire, malgré une activité en repli.
Safran a dégagé un bénéfice net de 43 millions d'euros en 2021, pour un chiffre d'affaires ajusté qui s'est contracté de 7,5 %, à 15,26 milliards d'euros.

"Après un point bas atteint au premier trimestre 2021, nous avons enregistré de solides performances en termes de marge et de trésorerie, dépassant nos prévisions", affirme son directeur général Olivier Andriès. Le groupe a donc décidé de renouer avec le versement d'un dividende, suspendu l'an passé.

La marge opérationnelle courante s'est établie à 11,8 % et la trésorerie disponible générée a été de 1,68 milliard d'euros.
La baisse de son activité est en revanche plus importante qu'anticipé et le groupe a livré 845 moteurs Leap au cours de l'année, un peu moins que les quelque 900 moteurs escomptés.

Ceci est notamment dû à des problèmes d'approvisionnement au dernier trimestre de fournisseurs fragilisés par la crise sanitaire, particulièrement aux États-Unis, a expliqué Olivier Andriès lors d'une conférence téléphonique. Les moteurs Leap équipent la totalité des Boeing 737 Max et plus de la moitié des Airbus A320.

Le patron de Safran s'est en revanche montré rassurant sur les approvisionnements en titane, dont l'entreprise russe VSMPO-Avisma est le premier producteur mondial. Le métal est notamment utilisé pour les trains d'atterrissage des avions long-courriers et certains éléments de moteurs.

"Doubles ou triples sources"

"Nous avons toujours eu une politique de doubles ou triples sources et avec les stocks que l'on a, nous avons quelques mois devant nous" pour développer d'autres sources d'approvisionnement, a expliqué le dirigeant. Si le trafic aérien mondial a progressé tout au long de l'année 2021, celui-ci n'a atteint que 63 % de son niveau de 2019 pour les avions moyen-courriers, marché sur lequel Safran est le plus présent.

Le groupe fournit également de nombreux équipements pour ces appareils, de même que pour les long-courriers A350 et B787.
Boeing est notamment confronté à des problèmes de fabrication pour ce dernier, qui l'ont conduit à interrompre les livraisons depuis le printemps. Conséquence : la quantité de trains d'atterrissage du 787 fournis par Safran a par exemple plongé de deux tiers.
Il a en revanche pu bénéficier du succès à l'export de l'avion de combat Rafale, en livrant près de deux fois plus de moteurs M88 (64 exemplaires) qui l'équipent qu'en 2020.

Globalement, les revenus du groupe ont une nouvelle fois été tirés par les activités de propulsion, qui représentent près de la moitié du chiffre d'affaires. Témoins de la reprise amorcée du trafic, les activités de services pour moteurs civils, qui permettent à Safran de dégager ses marges les plus importantes, sont en hausse de 7,1 % : les avions volant plus, les compagnies ont davantage besoin de pièces de rechange et d'opérations d'entretien.

Reprise du moyen-courrier

Safran estime que le trafic moyen-courrier devrait retrouver son niveau d'avant-crise fin 2022, en 2025 pour le long-courrier, beaucoup plus exposé aux restrictions de déplacements et fermetures de frontières. Les avionneurs ont de leur côté amorcé une remontée en cadence de leur production de moyen-courriers. "Le positionnement du groupe en première monte et en après-vente lui permettra de bénéficier à plein de la reprise du trafic moyen-courrier", selon Olivier Andriès.

"En 2022, nous observons un retour à une croissance durable et sommes prêts à augmenter les cadences de production et à accélérer le rythme des investissements pour la décarbonation", ajoute-t-il.

Safran prévoit ainsi pour 2022 un chiffre d'affaires compris entre 18 et 18,2 milliards d'euros – soit une "hausse de près de 20 %" selon le directeur financier, Pascal Bantegnie –, une marge opérationnelle courante d'environ 13 % et une génération de trésorerie d'environ 2 milliards d'euros.

Le groupe compte notamment augmenter ses livraisons de moteurs Leap avec l'objectif de 2.000 moteurs en 2023 et table sur une progression des activités pour moteurs civils comprise entre 25 et 30 %.
Après avoir taillé dans ses effectifs au niveau mondial depuis 2020, le groupe entend par ailleurs embaucher 12.000 personnes dans le monde en 2022, dont 3.000 en France.

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