Déclarant un chiffre d’affaires de plus de 33 milliards d’euros, Sanofi possède 113 usines dans 40 pays dans le monde. La moitié d’entre elles positionnées en Europe (40 en France) sert leurs marchés locaux et ont une vocation d’exportation. Grand témoin de la dernière édition des World Class Logistics à Paris, le géant de l’industrie pharmaceutique a présenté les chantiers menés au cours des dix dernières années dans le but d’optimiser sa supply chain. «Sa première priorité est d’assurer un très haut niveau de qualité de service sur nos 25.000 références sachant qu’un patient est toujours au bout de la chaîne. Aujourd’hui, notre taux de service s’élève à 99,5 %», souligne Michel Legrand, directeur Transport.
«Plus de 90 % des flux overseas voyagent désormais par mer»

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Le coût de la logistique du groupe est significatif. Il représente entre 1 et 2 % de son chiffre d’affaires. «Aussi, les autres axes stratégiques concernent l’optimisation de nos coûts via une rationalisation de nos stocks notamment, menée de front avec la réduction de l’empreinte carbone de nos activités, dont transport». À partir du milieu des années 2000, ces axes ont conduit Sanofi à privilégier le maritime au détriment de l’aérien. Aujourd’hui, plus de 90 % de ses flux overseas ont été transférés sur mer avec, à la clé, «une baisse sensible des ruptures de la chaîne du froid sur nos références transportées sous température dirigée. La voie aérienne n’est plus utilisée que pour les urgences».
Régionalisation
En Europe, la reconfiguration des flux s’est faite également au détriment de l’aérien par un développement de la route et des modes combinés. Au départ d’Allemagne (Francfort) par exemple, l’utilisation du rail-route a été renforcée vers l’Italie, la Hongrie, la Suède et la Turquie. «Cette logistique multimodale a permis de réduire de 73 % environ nos émissions de CO2». Enfin, les coefficients de remplissage des véhicules et des conteneurs ont été améliorés. «Depuis 2006, la somme de ces actions est à l’origine d’une baisse de 38 % de nos émissions de CO2 à la palette transportée, et d’une économie de coûts de l’ordre de 45 millions d'euros. Sur le seul territoire européen, nos coûts ont diminué de 6,4 % et nos émissions de 13 %». Depuis 2010, Sanofi est engagé dans un nouveau chantier : la régionalisation de sa supply chain mondiale. Son but : améliorer la proximité de ses marchés et la qualité de service. Un réseau de plates-formes a été créé pour répondre à ces objectifs. Aujourd’hui, celui-ci couvre l’ensemble des continents à travers une dizaine de sites autonomes jouant aussi, dans la plupart des cas, le rôle de répartiteur sur leur territoire.