
© Air France-KLM
Air France-KLM, engagé dans un plan d'économies drastiques, a dévoilé vendredi 4 mai une perte nette de 368 millions d'euros au premier trimestre contre 367 millions un an plus tôt. De janvier à mars, le chiffre d'affaires s'est pourtant inscrit en hausse de 6 %, à 5,6 milliards d'euros, et la recette par siège a augmenté de 5,6 %. Mais cela n'a pas suffi à compenser la facture carburant, qui a augmenté de 255 millions d'euros en trois mois pour atteindre 1,68 milliard d'euros (+ 17,9 %), a expliqué le transporteur. Comme en mars, Air France-KLM estime en outre que la facture pétrolière va s'alourdir de 1,1 milliard d'euros cette année. Elle s'élevait déjà à 6,438 milliards d'euros pour 2011, représentant le deuxième poste de charges après le personnel. Si l'activité passagers a été satisfaisante, "la faiblesse persiste dans l'activité cargo", a souligné le groupe aérien franco-néerlandais, en raison du ralentissement économique mondial.
Pour autant, le groupe escompte toujours recueillir, au second semestre, les fruits des mesures d'urgence (gel des salaires, des embauches, baisse des investissements, etc.) lancées en janvier. Air France-KLM, qui doit économiser 2 milliards d'euros en trois ans, s'est montré vendredi discret sur les possibles mesures sociales à venir, se contentant de rappeler les discussions en cours avec les syndicats avec un accord prévu courant juin. Le 2 avril, il avait dévoilé, pour la seule compagnie Air France, un objectif global de réduction des coûts "pilotables" (hors kérosène, redevances aéroportuaires) de 20 % pour se rapprocher du niveau de l'industrie. Depuis, les observateurs du secteur s'attendent à ce que cela se traduise par des réductions d'emplois mais le groupe se refuse à dévoiler ses estimations de sureffectif.
Pour autant, le groupe escompte toujours recueillir, au second semestre, les fruits des mesures d'urgence (gel des salaires, des embauches, baisse des investissements, etc.) lancées en janvier. Air France-KLM, qui doit économiser 2 milliards d'euros en trois ans, s'est montré vendredi discret sur les possibles mesures sociales à venir, se contentant de rappeler les discussions en cours avec les syndicats avec un accord prévu courant juin. Le 2 avril, il avait dévoilé, pour la seule compagnie Air France, un objectif global de réduction des coûts "pilotables" (hors kérosène, redevances aéroportuaires) de 20 % pour se rapprocher du niveau de l'industrie. Depuis, les observateurs du secteur s'attendent à ce que cela se traduise par des réductions d'emplois mais le groupe se refuse à dévoiler ses estimations de sureffectif.
"La faiblesse persiste dans l'activité cargo"
Le syndicat Unsa du personnel navigant (PNC) a récemment avancé le nombre de 2.000 personnes sur un effectif global de 15.000 personnes, estimation réalisée à partir de l'augmentation de productivité et de la réduction des coûts recherchées par la direction. Par le passé, Air France n'a jamais procédé à des licenciements mais elle a multiplié depuis vingt ans des plans d'économies qui se sont traduits systématiquement par des départs anticipés ou des non-remplacements de départs en retraite, comme en 2009 avec un plan de départs volontaires. Ce scénario pourrait bien être une nouvelle fois retenu. Le PDG, Alexandre de Juniac, n'a eu de cesse depuis son arrivée en novembre de qualifier les licenciements de "mesure de dernier recours". Le spectre d'un plan social ne peut toutefois pas être complètement écarté compte tenu de la conjoncture mondiale. La compagnie allemande Lufthansa a elle-même dû se résoudre à annoncer jeudi la suppression de 3.500 emplois dans ses services administratifs.
Discussions en cours avec Etihad
Outre la flambée du prix du kérosène, les compagnies traditionnelles doivent rivaliser avec des transporteurs à bas coûts qui ont largement grignoté ces dernières années leurs parts de marché sur les court et moyen-courriers. Sur les longues distances, elles peinent face à l'offensive des compagnies du Golfe et asiatiques. Du coup, chose impensable il y a encore quelques temps, Air France-KLM discute avec la compagnie Etihad en vue d'un éventuel accord commercial qui lui permettrait de freiner l'offensive d'Emirates. Cet accord "n'interviendra pas dans les prochaines semaines. C'est un processus long. Il n'y a pas, pour l'heure, d'échéance fixée", a ceci dit nuancé vendredi Philippe Calavia, directeur financier du groupe.