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Les partisans de Saône-Moselle/Saône-Rhin ne désarment pas. Et le contexte d’adversité génère un front uni. Alors qu’elles ont souvent agi chacune de leur côté, voire de façon rivale, au service exclusif de «leur» projet, leurs associations respectives, Seine-Moselle-Rhône et le Consortium international pour le développement des voies navigables, ont signé un courrier commun à VNF cet été pour transmettre deux requêtes à l’établissement. D’une part, la restitution des études technico-environnementales et socio-économiques qui ont précédé ce qui devait être le débat public sur le projet de liaison à grand gabarit. D’autre part, la prise en compte de Saône-Moselle/Saône-Rhin dans l’étude démarrée sur le corridor européen mer du Nord-Méditerranée.
"Le rapport Duron reporte le projet au-delà de 2050"
Le Consortium a réitéré cette demande début septembre. L’«oubli» de Saône-Moselle/Saône-Rhin à ce stade de l’étude corridor ne constitue pour lui qu’une demi-surprise. Il découle du rapport Duron qui reporte le projet de grand gabarit au-delà de 2050, autrement dit aux calendes grecques. Mais le Consortium ne veut pas lâcher le morceau et il rappelle les différents acteurs au bon souvenir des engagements en faveur du projet. Les études préalables au débat public ont certes été interrompues en même temps que le processus de ce débat l’an dernier. Dans une réponse à une question écrite de parlementaires cet été, le gouvernement a confirmé que «leur poursuite serait contraire au principe de responsabilité budgétaire». Mais leur restitution était prévue cet automne. L’association la demande en conséquence, pour la partie réalisée. Sans se faire trop d’illusions.
L’appui sur l’Europe
Par ailleurs, elle continue de s’appuyer sur l’Union européenne qui a fixé comme objectif la réalisation de la liaison en 2030 dans le cadre du RTE-T (Réseau trans-européen Transport). «Attendu que l’Union européenne contribue à hauteur de 50 % au financement de l’étude corridor mer du Nord-Méditerranée, il nous semblerait fort légitime que VNF y intègre l’option Saône-Moselle/Saône-Rhin, à l’instar de Seine-Nord», souligne Françoise Branget, présidente déléguée du Consortium. «Aujourd’hui, on se moque de nous, élus locaux, de nos entreprises et plus encore de l’Europe», conclut-elle.