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Cette filiale de la SNCF lourdement déficitaire a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité, le 16 novembre. La veille, la direction interrompait le trafic des ferries entre Calais et Douvres, invoquant des raisons de sécurité, jugées injustes et infondées par la CFDT. "On est un peu comme des assignés à résidence. L'outil de travail est là et on nous dit : «Dégage»", se fâche Dominique, agent hôtelier de 44 ans, dont 23 chez SeaFrance. Un sentiment partagé par Yann Leprêtre, matelot de 35 ans, qui assure la sécurité d'un des navires de la compagnie. "On s'ennuie, on n'a pas de travail à faire si ce n'est surveiller les amarres et faire des rondes", raconte-t-il. "Pourquoi les bateaux sont-ils cloués à quai ?", s'indigne-t-il. "On se rend vraiment compte qu'il y a de la demande, alors quand on voit le quai rempli de camions de fret pour la concurrence, un gâchis pareil, c'est invivable", regrette-t-il. Coups de fil, passages au local syndical... Inquiets, les collègues se tiennent au courant du moindre développement. "C'est désolant, on préférerait que les bateaux naviguent", témoigne un délégué.
Et quand on pousse la porte de l'agence SeaFrance, place d'Armes à Calais, le responsable renvoie le client vers... le concurrent P&O, dont la boutique, juste en face, ne désemplit pas depuis un mois. Un panneau d'affichage devenu inutile trône dans un coin de la boutique SeaFrance, proposant des voyages "visite et shopping" d'une journée en autocar pour Londres. En grosses lettres, quatre dates pour les week-ends précédant les fêtes en décembre, sur des ferries qui ne sont jamais partis.
"Tout le monde est pessimiste", explique Franck, employé à la restauration à bord. "Il ne reste que la Scop pour sauver SeaFrance, mais il n'y a pas de financement total", souligne-t-il. "La SNCF et l’État n'ont pas assumé leur rôle", accuse un membre du personnel à terre. Il déplore aussi l'attitude de la CFDT, qui a refusé une réunion de concertation avec DFDS, "or ça aurait peut-être sauvé la moitié des emplois". La plupart n'attendent d'ailleurs pas la liquidation définitive, qu'une rumeur prédit "entre Noël et Nouvel An", pour commencer à chercher un emploi.
Et quand on pousse la porte de l'agence SeaFrance, place d'Armes à Calais, le responsable renvoie le client vers... le concurrent P&O, dont la boutique, juste en face, ne désemplit pas depuis un mois. Un panneau d'affichage devenu inutile trône dans un coin de la boutique SeaFrance, proposant des voyages "visite et shopping" d'une journée en autocar pour Londres. En grosses lettres, quatre dates pour les week-ends précédant les fêtes en décembre, sur des ferries qui ne sont jamais partis.
"Tout le monde est pessimiste", explique Franck, employé à la restauration à bord. "Il ne reste que la Scop pour sauver SeaFrance, mais il n'y a pas de financement total", souligne-t-il. "La SNCF et l’État n'ont pas assumé leur rôle", accuse un membre du personnel à terre. Il déplore aussi l'attitude de la CFDT, qui a refusé une réunion de concertation avec DFDS, "or ça aurait peut-être sauvé la moitié des emplois". La plupart n'attendent d'ailleurs pas la liquidation définitive, qu'une rumeur prédit "entre Noël et Nouvel An", pour commencer à chercher un emploi.