
Ségolène Royal © Arnaud Bouissou
La route solaire est-elle un marché d'avenir à l'étranger, notamment dans les pays en développement ?
C'est un prototype qui commence à intéresser au niveau international : lors de la COP22 (NDLR : à Marrakech en novembre), les Chinois, les Marocains sont venus voir le stand, les Africains aussi. Il y a un potentiel. Les perspectives du déploiement du photovoltaïque sont considérables, par exemple en Afrique où il faut à la fois faire les routes, où il y a des besoins d'énergie: ça peut être des parkings, des bords de route, le long des voies ferrées. C'est réutiliser aussi toutes les voies de circulation, ça ne prend pas de terres agricoles. C'est une idée de génie car on utilise un espace qui sert à autre chose, qui ne va pas consommer des forêts, des terres agricoles dans les pays très peuplés".
C'est un prototype qui commence à intéresser au niveau international : lors de la COP22 (NDLR : à Marrakech en novembre), les Chinois, les Marocains sont venus voir le stand, les Africains aussi. Il y a un potentiel. Les perspectives du déploiement du photovoltaïque sont considérables, par exemple en Afrique où il faut à la fois faire les routes, où il y a des besoins d'énergie: ça peut être des parkings, des bords de route, le long des voies ferrées. C'est réutiliser aussi toutes les voies de circulation, ça ne prend pas de terres agricoles. C'est une idée de génie car on utilise un espace qui sert à autre chose, qui ne va pas consommer des forêts, des terres agricoles dans les pays très peuplés".
“La route solaire s’inscrit dans le cadre de 1.300 projets photovoltaïques”
Que représente dans le plan de transition énergétique français l'inauguration de cette petite route solaire d'un kilomètre, même si elle est une première mondiale ?
Il s'agit de montrer que la France est à la pointe des innovations technologiques dans les énergies renouvelables. Nos entreprises sont extrêmement performantes en matière d'innovation dans toutes les filières de la transition énergétique. Tout notre travail consiste à encourager la créativité industrielle. On ne fait pas que de la route solaire ! Le plan photovoltaïque français porte sur 1.300 projets pour 1,64 milliard d'euros. La route solaire, c'est 5 millions d'euros, elle s'inscrit dans le cadre de ces 1.300 projets qui ont été attribués dans toute la France.
Cette route solaire est aussi un investissement qui rapporte déjà puisqu'il génère 70 emplois. Cela fait des salaires, c'est un investissement qui va aussi dans les entreprises publiques, ce sont des travaux, des fabrications de dalles photovoltaïques. C'est réinjecté dans les entreprises locales, cela crée du travail.
Des critiques et des doutes sont émis sur ce projet : certains experts parlent d'un gadget à la productivité faible et qui peut se dégrader rapidement...
Ces critiques sont complètement déplacées. À les écouter, il ne faut jamais innover. La France – c'est dans sa loi de transition énergétique – prévoit 40 % d'énergies renouvelables dans l'électricité à l'horizon 2030. Donc c'est maintenant qu'il faut investir. C'est vrai qu'il y a une compétition dans ce domaine. Personne n'est obligé de construire des routes solaires. La route solaire est un prototype. Comme tous les prototypes de recherche, au départ, le prix est élevé proportionnellement.
Mais les prix du photovoltaïque ont considérablement baissé, de 60 %, et plus il y aura de réalisations de routes solaires, de parkings solaires, qui vont à terme permettre de recharger les voitures électriques (...) plus le prix va baisser.