Seine-Nord Europe : des craintes hautes-normandes injustifiées

Après le député-maire Édouard Philippe, Jean-Louis Le Yondre et Christian de Tinguy, présidents respectifs des transitaires et entreprises de manutention du port du Havre, les CCI de Rouen et du Havre affirment leurs "fortes préoccupations sur les effets induits par le projet de canal Seine-Nord au nom des 45.000 entreprises de Haute-Normandie". Dans un communiqué commun daté du 4 mai, les deux chambres consulaires estiment "regrettable que, dans le contexte de concurrence avec les ports d'Europe du Nord, l'impact du canal sur le trafic et le risque de modification des flux des ports du Havre et de Rouen, mais aussi des autres ports hauts-normands, n'aient pas été véritablement pris en compte". Pour Christian Hérail, président de la CCI de Rouen, et Vianney de Chalus, son homologue havrais, "les avantages des ports belges, hollandais et, dans une moindre mesure, allemands, seront outrageusement renforcés par cette liaison à grand gabarit". Quant à ses financements, ils obéreraient "d'autres opportunités d'investissements structurants en France et ont, à l'inverse, comme principal effet d'affaiblir le potentiel économique de l'axe Seine et d'en fragiliser le développement".

Position défensive non partagée

Mardi 5 mai, soit vingt-quatre heures après la publication du communiqué commun des CCI de Rouen et du Havre, le député du Nord Rémi Pauvros remettait à Alain Vidalies son second rapport consacré aux moyens et conditions de mise en œuvre du canal Seine-Nord Europe. À cette occasion, le secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche est revenu sur l'avantage concurrentiel qu'offrirait le canal aux ports du Nord de l'Europe, à Anvers en particulier, évoqué par les acteurs économiques et élus hauts-normands. "Si on applique ce raisonnement, on n'avance pas". Avec raison, Alain Vidalies s'interroge sur les craintes émises : "Pourquoi Anvers tirerait plus son épingle du jeu que Le Havre " ? Pour Rouen, Seine-Nord est même jugé "indispensable" afin de conserver son rang de leader en Europe dans le transit portuaire céréalier. Avec l'approfondissement en cours de son chenal d'accès, Rouen pourrait en effet tirer profit d'une extension de son hinterland fluvial vers les campagnes picardes et du Nord-Pas-de-Calais à un prix de transport terrestre compétitif. Quant à l'écluse ou la chatière améliorant la pénétration de la voie d'eau à Port 2000, le secrétaire d'État et le député du Nord semblent renvoyer la balle aux indécisions locales... Pour mémoire, ces infrastructures bénéficient d'un financement européen à hauteur de 30 %.

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