
© Sernam
Bruxelles impose le remboursement de 642 millions d'euros par Sernam à l’État français, ce qui pourrait remettre en cause l'offre de Geodis. Le directeur général de Geodis (filiale de la SNCF), Pierre Blayau, avait en effet indiqué jeudi 8 mars que la condition de son offre de reprise était de ne pas être débiteur des aides dont le remboursement serait exigé par Bruxelles. L'offre de Geodis porte sur 850 emplois sur 1.600. Les candidats à la reprise avaient jusqu'à vendredi 9 mars pour déposer leurs offres auprès du tribunal de commerce de Nanterre.
«Geodis propose de reprendre 850 employés sur 1.600»
La Commission explique qu'après une enquête approfondie, elle a conclu que "les conditions encadrant son autorisation d'une aide à la restructuration de 503 millions d'euros en faveur de Sernam n'ont pas été respectées et que l'aide est donc incompatible avec les règles de l'UE relatives aux aides d’État". L'enquête a également révélé que "la privatisation de Sernam a donné lieu à de nouvelles aides pour près de 100 millions d'euros", qui "s'ajoutent aux 41 millions d'euros d'aides jugées incompatibles dans une précédente décision d'octobre 2004 et qui n'ont pas été récupérés à ce jour". Selon la Commission, "toutes ces subventions ont conféré un avantage économique indu à Sernam par rapport à ses concurrents" et constituent donc une distorsion de concurrence. Le ministre français des Transports, Thierry Mariani, avait rencontré fin février à Bruxelles le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia, pour plaider la cause de Sernam.
Ancienne filiale de la SNCF et spécialiste de la messagerie et du transport express, Sernam a été privatisé en 2005 et, en 2006, a accueilli dans son capital la société d'investissements Butler Capital Partners (BCP), actuellement actionnaire à 80,32 %. Le reste est aux mains des dirigeants. Mais ses importantes difficultés financières depuis plusieurs années ont contraint le tribunal de commerce de Nanterre à placer le groupe le 31 janvier en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois.
Deux autres repreneurs : Heppner et Caravelle
Deux autres noms de repreneurs circulaient ces derniers jours, selon les syndicats : le groupe Heppner et la société d'investissements Caravelle, propriétaire de Ducros Express et d'une partie du groupe de transport et de logistique Mory.