Serport : la plateforme numérique APCS à bord des ports algériens

Le groupe Serport vient de mettre en place dans les ports algériens APCS, son nouveau procédé d'échanges de données numériques. Pour le gestionnaire portuaire national, si la crise sanitaire a impacté le bilan 2020, elle n'a pas pour autant retardé les investissements programmés. Explications livrées à Alger par Djelloul Achour, le président de Serport.
Quand le dispositif numérique portuaire entre-t-il en vigueur dans les ports algériens gérés par le groupe Serport ?
Notre nouvelle plateforme communautaire portuaire d’échanges de données numériques, baptisée Algerian Port Community System (APCS) est entrée en exploitation le lundi 7 juin dans l'ensemble des ports algériens. La vocation de ce dispositif "in-house" qui a été développé par le groupe Serport, affiche une double vocation. APCS prend en charge la dématérialisation des procédures et l’automatisation des processus liés au passage des marchandises dans les ports, depuis l’annonce du navire jusqu’à la livraison des marchandises. Sa mission est non seulement de fluidifier toutes les opérations portuaires mais aussi de permettre d'éviter les situations de congestion des ports du pays.

Le système des fenêtres d’accostage se généralise

Quels ports algériens sont-ils les plus congestionnés ? Quels sont ceux dans lesquels l’attente en rade est la plus courte ?
Le port capitale d’Alger reste celui où transite 50 % du trafic national conteneurisé du pays. La congestion de ce port reste ponctuelle et enregistre des niveaux acceptables. Le développement et l’extension des infrastructures, ainsi que la modernisation des équipements portuaires (outillage nautique et de manutention), ont contribué à augmenter les performances portuaires. Dans le cadre de la nouvelle plateforme APCS, la généralisation du système des fenêtres d’accostage, pour laquelle Béjaïa est un port pilote, doit réduire sérieusement l’attente des navires en rade.

Un bilan annuel pénalisé par la pandémie

Quel est le bilan global 2020 pour les ports algériens ? Quelle est votre analyse de l'évolution du trafic pour cette année marquée par la pandémie ?
Les ports algériens ont achevé l'année 2020 sur un tonnage global en baisse de 12 %. Leur activité est passée en un an de 120 millions de tonnes à 105 Mt. Les hydrocarbures ont enregistré en ce même temps une diminution de volume de 17 %. Cette filière a représenté l'an dernier 62,221 Mt, contre 75 Mt l'année précédente. Dans le conteneur, la diminution s'est élevée à 18 %. Les ports ont connu un trafic de 1,57 million d'EVP, contre 1,9 M EVP en 2019. Le volume des marchandises diverses a reculé de 9 %. Ce trafic a atteint 18,18 Mt en 2020 contre 19,88 Mt en 2019.
Dans le secteur du passager, les ports algériens ont perdu 89 % de trafic, avec 81.237 personnes alors qu'ils avaient enregistré 738.000 voyageurs l'année précédente. Au total, Alger a terminé 2020 sur un volume de 9,091 Mt, en baisse de 22 % par rapport à 2019. Annaba, avec 3,811 Mt, a perdu 24 %, et Arzew a vu son trafic chuter de 12 %, à 38 Mt. À 15,734 Mt, l'activité de Béjaïa a reculé de 18 %.
Pour sa part, Djen-Djen a en revanche progressé en un an de 7 %, à 4,756 Mt. Ghazaouët a connu une hausse de 59 %, avec 1,675 Mt. En revanche, Mostaganem a vu son activité baisser de 30 %, à 857.798 t. Mais Oran a progressé de 9 %, à 10,117 Mt. Quant à Skikda, il a connu un repli 12 %, à 21,112 Mt. Enfin, Ténès a chuté de 30 %, à 407.142 t.

Un trafic passagers se réduisant aux seuls rapatriements

Selon vous, quel a été le véritable impact de la crise sanitaire sur l'activité portuaire du pays en 2020 ?
La crise sanitaire a impacté d’une manière significative l’économie nationale. À l’instar des autres pays, le ralentissement de l'activité économique a touché l’ensemble des filières. Concernant les activités portuaires, elles ont subi de manière directe la crise. Le volume du commerce extérieur des marchandises a diminué aussi bien à l'export qu'à l'import. Au total, l'activité globale a baissé de 12 %. Le trafic passagers a perdu 89 % dans le pays. Les 81.237 voyageurs enregistrés en 2020 ont été pour l'essentiel générés par les rapatriements.

Est-ce que la règlementation algérienne imposant des restrictions à l'importation dans le pays a particulièrement pénalisé certaines filières ?
Depuis des années, l’Algérie a connu une stabilité juridique en matière de règlementation du commerce extérieur. La baisse des importations en 2020 est due essentiellement à la crise sanitaire. Elle est liée également à l’autosuffisance du pays pour certains trafics. Tel est le cas notamment des matériaux de construction fabriqués dans notre pays. L'Algérie en exporte les volumes excédentaires.
 

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