Sète a repris sa marche en avant en 2021

Le trafic du port de Sète-Frontignan est reparti de l'avant en 2021 malgré les déboires de la filière automobile et des vracs liquides. Côté passagers, la saison estivale atypique a donné lieu à un record de l'activité ferries.
L'année 2020 n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire récente du port de Sète-Frontignan. Après avoir vu sa série de six records consécutifs de trafic interrompue par la crise sanitaire, l'établissement languedocien a renoué avec la croissance l'an dernier, et suffisamment (+14 %) pour atteindre son tonnage historique. Les 4,8 millions de tonnes totalisées fin décembre sont bien au-dessus du total envisagé après huit mois d'exercice (4,3 Mt).

Le ro-ro turc solide

Nouveau moteur de la croissance du port, la ligne ro-ro Pendik-Sète a joué son rôle. Son opérateur danois DFDS, arrivé au deuxième semestre 2019, n'a réalisé que sa deuxième année pleine. Bien qu'elle soit restée en-dessous des attentes pré-pandémie, la liaison a bénéficié d'une hausse significative du trafic en provenance des usines textiles de Turquie, passant de 70.000 à 80.000 remorques entre 2020 et 2021 (+14,2 %).

Le port compte sur "la perspective d’une quatrième escale hebdomadaire, planifiée pour avril 2022", pour atteindre son objectif de 100.000 remorques annuelles, aidé par la nouvelle stratégie ferroviaire nationale.

Pour la direction de l'établissement géré par la région Occitanie, "le développement ambitionné en 2022 pourra être atteint grâce à la mise en exploitation de la nouvelle plateforme ferroviaire, en lien avec les autoroutes ferroviaires Sète-Calais annoncées en juillet 2020 par le Premier ministre Jean Castex, pour permettre une distribution européenne des marchandises au départ de Sète".

Le clinker se développe, l'automobile stagne

Arrivée presque en même temps que les remorques turques l'activité d'importation de clinker a poursuivi sa montée en puissance avec 190.000 tonnes contre 130.000 en 2021 (+ 46 %). Ce trafic conteneurisé et post-acheminé par le fer jusqu'à l'usine de broyage de Cem'In'Eu à Tonneins (Lot-et-Garonne) est voué à augmenter cette année. La deuxième unité de broyage de clinker de l'entreprise à Portes-lès-Valence (Drôme), desservie par le fleuve via le canal du Rhône à Sète, doit permettre d'atteindre les 280.000 tonnes fin 2022.

Le secteur automobile, frappé par la pénurie de semi-conducteurs, a généré un trafic en baisse de 30 % comparé aux 105.406 unités de 2019. En 2020, le port de Sète avait traité 71.350 véhicules, quasi-exclusivement à l'export. Ce total est remonté à 74.683 unités en 2021 (+ 5 %). Désormais, la direction compte sur "de nouvelles perspectives de marché par l’opérateur CAT, avec un potentiel de 130.000 véhicules", soit le record 2018 atteint en 2018 (95.000 en 2019).

Toujours au rayon des baisses, en totalisant 1,225 Mt les produits pétroliers importés ont connu une diminution de 26 % comparé aux 1,65 Mt de 2019, même si le volume est remonté de 7 % comparé aux 1,142 Mt de 2020. Le nouvel appontement pétrolier n'a pas encore permis d'améliorer le trafic.

Les autres activités du port ont connu des fortunes diverses. L'activité bétail a ainsi reculé de 35 % pour 75.000 têtes exportées alors que l’importation de graine, la trituration et l’export (tourteaux, huile et diester) est restée stable, générant un trafic d'un million de tonnes.

Un record pour le transport de passagers

Après une année blanche en 2020, la croisière a pu reprendre timidement à partir du 14 juillet. La vingtaine d’escales a 5.500 passagers en 2021, contre 115.000 en 2019. L'activité ferry, quant à elle, a bénéficié de la situation sanitaire. Les services à destination du Maroc ont été interrompus dès le 2 février pour ne reprendre que le 16 juin, sous protocole sanitaire strict.

Après avoir assuré quelques rapatriements, la compagnie GNV a renforcé ses rotations sur Tanger et Nador en réponse à la non-réouverture des lignes entre l'Espagne et le Maroc, qui drainent habituellement quelque 2 millions de passagers par an. Les deux opérateurs italien et espagnol ont été rejoints par la compagnie marocaine Inter Shipping en juillet.

"Il n'y a que trois points d'entrée et de sortie pour le Maroc au niveau européen : Sète, Marseille et Gênes", expliquait le directeur général du port Olivier Carmes l'automne dernier.
Résultat, le port héraultais a dû traiter 165.000 passagers sur la saison estivale (mi-mai à fin septembre), contre habituellement 120.000 sur l'ensemble de l'année. Le record a donc volé en éclat avec 229.900 passagers en 2021 pour le port de Sète. Si la situation revient rapidement à la normale, ce résultat devrait rester longtemps dans les annales.

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