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Depuis quelques mois, Sita Grand Ouest (vingt départements) a mis en route dans d’anciens entrepôts portuaires ayant abrité produits chimiques, engrais ammoniaqués puis farines animales, son plus vaste «écopôle» baptisé Val’Estuaire. Cette plateforme logistique import-export dispose d’atouts impressionnants. D’abord, un site de près de 10 hectares avec en son centre près de 40.000 m2 de hangars divisés en cellule de 1.200 m2. «Des accès maritimes et fluviaux, un embranchement fer et la proximité d’un nœud autoroutier», ajoute François Chevreul, directeur industriel de Sita Grand Ouest. «Les nouvelles réglementations imposent de réduire de 30 % les enfouissements au profit des valorisations matières ou énergétiques à horizon cinq ans et de 50 % d’ici 2024», rappelle Philippe Leblanc, directeur général de Sita Grand Ouest. En moins d’un an, Val’Estuaire, inauguré le 12 septembre dernier, a déjà traité 70.000 tonnes de déchets divers : métaux, plastiques, déchets de chantier, terres faiblement polluées, mâchefers, mélanges, etc. «L’objectif est d’atteindre 300.000 à 350.000 tonnes en cinq ans, dont le tiers voire la moitié par voie maritime, sachant qu’une alvéole des hangars correspond à la cargaison d’un navire», indique François Chevreul.
"Un vaste «écopôle» baptisé Val’Estuaire"
En deux ans, la filiale de Suez Environnement investira progressivement environ 12 millions d’euros sur un site qui emploie déjà quinze personnes et pourrait à terme monter à cinquante salariés.
À quelques dizaines de mètres plus à l’ouest, toujours sur le centre multivrac (MTV), le long du grand canal maritime, Sita Grand Ouest a d’autres ambitions. En 2011, le groupe avait hérité à la barre du tribunal de commerce du Havre de l’usine Citron mise en liquidation judiciaire un an plus tôt après de multiples déboires dont plusieurs incendies. Ce site, aussi vaste que celui de Val’Estuaire, a été depuis l’objet de négociations quant à sa dépollution évaluée à environ 20 millions d’euros. Cette opération délicate, sous contrôle des pouvoirs publics, a commencé fin août sous maîtrise d’ouvrage du Grand Port maritime du Havre (GPMH) puis de l’Ademe. Environ 14.000 tonnes de terres polluées vont être évacuées lors de prochains mois et revalorisées par différentes filières. Après quoi Sita Grand Ouest envisage d’investir environ 50 millions d’euros dans une usine de production de «vapeur verte», à partir de bois dont des déchets de meubles traités par Val’Estuaire. La chaudière biomasse pourrait être mise en service fin 2017-début 2018 au service d’industriels voisins moyennant un passage de conduites sous le grand canal. Un bel exemple d’économie circulaire en boucle courte, en phase avec les ambitions du GPMH de faire de sa ZIP un «éco-parc industriel intelligent».