Soufflet : "Il faut s’attendre à une baisse de nos exportations de céréales"

Invité du Propeller Club de Rouen, le 23 février, Jean-François Lépy, directeur de la division négoce du groupe Soufflet, a dressé un tableau inquiétant de notre filière céréales confrontée à de multiples problèmes, dont une concurrence internationale féroce.
Avant de laisser la parole à cet expert du négoce international dans l’agroalimentaire, Georges Vincent, président du Propeller a rappelé l’historique du groupe Soufflet, géant mondial de l’agro-industrie (4,45 milliards d’euros de chiffre d’affaires), resté familial mais fortement présent à l’international (61 sites dans 18 pays).
Il a également rappelé son importance pour le Grand Port maritime de Rouen (GPMR) où il s’est implanté dès 1966 et où il génère en moyenne 150 escales par un an pour des trafics compris entre 1,5 et 2 millions de tonnes. Jean-François Lépy a ensuite brossé le tableau des marchés mondiaux des céréales, marchés d’offres et de demandes, dont les cours sont actuellement au plus bas.
Il a souligné la formidable montée en puissance de la production autour de la mer Noire qui représente un tiers des échanges mondiaux. "Pour ne prendre que l’Ukraine qu’on connaît bien, sa production est passé de 25 millions de tonnes à 85 millions aujourd’hui. Et on estime qu’elle sera de 100 millions dans trois ans, dont 60 à l’export. Et avec des produits de qualité", a exposé l’expert.

"Il faut sortir de la confrontation avec la mer Noire"

Il s’est ensuite montré inquiet pour le port de Rouen, trop dépendant à ses yeux de l’Office d’État algérien et d’une qualité de grains aléatoire, même si cette année les taux de protéines sont très bons.
Il a ensuite déploré les réflexes de rétention des agriculteurs, contraire à ses yeux à une logistique compétitive tout en reconnaissant que la violence de l’ajustement des prix, actuellement inférieurs au prix de revient.
"Notre filière céréales est fragilisée et il faut s’attendre à une baisse de nos exportations", a commenté Jean-François Lépy.
Face à une communauté portuaire particulièrement attentive, il a pourtant affiché pour conclure un relatif optimiste.
"Il faut faire des choses nouvelles, travailler en filière, augmenter la qualité de notre production, notamment par la génétique. Il faut sortir de la confrontation avec la mer Noire. En matière de logistique, le point faible vient des ports de l’Est mais plus pour longtemps en raison d’investissements gigantesques, des États mais aussi des grands groupes privés internationaux, il faut tendre vers davantage de compétitivité. Savoir-faire du massifié mais également du cousu main. C’est un travail collectif", a conclu Jean-François Lépy.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15