Le Port autonome de Strasbourg a connu en 2013 un trafic stable à 7,956 millions de tonnes… et il faut le prendre comme une bonne nouvelle. Après un recul de 6 % au premier semestre, l’établissement n’imaginait guère terminer l’année sur un tel bilan. Parmi les bonnes surprises de fin d’exercice, les produits pétroliers ont bénéficié d’un arbitrage entre fluvial et pipeline favorable au premier, si bien qu’ils enregistrent sur l’année une hausse de 6,6 %, à 1,667 million de tonnes. Les céréales, les graviers et les objets manufacturés ont connu chacun un rebond qui limite leur baisse annuelle respective à 3,4 % (total : 1,27 million de tonnes), à 2,8 % (2,9 millions de tonnes) et à 6,2 % (1,1 million de tonnes). Parmi les autres postes moins volumineux, les produits chimiques progressent de 22 %, à 238.500 tonnes, tandis que l’activité de déchets métallurgiques est boostée par la mise en route du nouveau centre de traitement de ferrailles de GDE, d’où sa hausse de 42 %, à 183.000 tonnes.
"La reprise est bien perceptible depuis octobre"
Le même phénomène de rattrapage en fin d’année bénéficie au conteneur, sans compenser complètement le retard du premier semestre. Le total tous modes reste en baisse de 5,5 %, soit 406.390 EVP, mais le fluvial retrouve presque l’équilibre : - 1,1 %, à 118.360 EVP. "La reprise est bien perceptible depuis octobre. En décembre par exemple, nous avons enregistré 5 % de mouvements en plus de conteneurs fluviaux que le même mois en 2012, et 6 % tous modes confondus", constate Didier Dieudonné, directeur général délégué.
Pour le conteneur ferroviaire, l’arrêt de la navette Naviland Cargo vers Le Havre pèse sur le bilan. Mais celle vers Anvers coexploitée par Naviland et IFB a retrouvé depuis quelques mois un rythme de cinq trajets par semaine. Montant en puissance suite à sa réception il y a quelques mois, le nouveau portique ferroviaire Kunz en mode électrique (investissement de 2,5 millions d’euros) offre de nouvelles perspectives. "Les facilités de manœuvre qu’il procure permettront de développer les navettes mixtes conteneurs/caisses mobiles", salue Didier Dieudonné.
Nouveau montage pour le terminal de Lauterbourg
Le sujet prioritaire au niveau des infrastructures consiste à relancer sur de nouvelles bases le projet de nouveau terminal sur la zone de Lauterbourg : la négociation pour la délégation au privé de sa construction et de son exploitation n’a pas abouti. "Les candidats ont reconnu l’intérêt du projet, mais ils ont jugé trop risqué de se lancer dans une opération de type "feuille blanche". Et même dans une conjoncture plus favorable, ils auraient demandé un montant important d’aides publiques", relate Didier Dieudonné. Le Port autonome reprend le projet selon une formule plus classique où il assume la maîtrise d’ouvrage, avec l’objectif prioritaire de développer et moderniser les outils. À ce titre, il souhaite inscrire une enveloppe de 9 millions d’euros d’investissements au contrat de plan État-Région 2014-2020, s’ajoutant aux 3,5 millions d’euros de l’actuel contrat qui permettront notamment la construction cette année des murs de quais et le déplacement d’une rampe ro-ro. Et pour le mode d’exploitation du futur terminal, toutes les hypothèses redeviennent envisageables.