
© RFF/CAPA/MARIE GENEL (TOMA)
Après les États, Standard and Poor's s'attaque aux entreprises publiques de la zone euro. Premiers groupes français à en faire les frais : l'opérateur historique de l'électricité EDF et sa filiale RTE (dont les notes baissent d'un cran de AA- à A+), la SNCF (dégradée d'un cran de AA+ à AA) et Aéroports de Paris (ADP, dont la note A+ est placée sous perspective négative). Ce qui signifie que la note d'ADP pourra être abaissée dans un délai d'un à deux ans.
Cette décision est la conséquence directe de la perte du triple A par la France : la note des entreprises publiques est en corrélation directe avec la très forte probabilité que l’État-actionnaire vienne au secours de l'entreprise, et l'affaiblissement de ce dernier se répercute sur la notation. Les entreprises sont "directement affectées par la dernière action sur la notation dans la zone euro du fait de leur statut" lié à la sphère gouvernementale, a expliqué l'agence de notation.
Cette décision est la conséquence directe de la perte du triple A par la France : la note des entreprises publiques est en corrélation directe avec la très forte probabilité que l’État-actionnaire vienne au secours de l'entreprise, et l'affaiblissement de ce dernier se répercute sur la notation. Les entreprises sont "directement affectées par la dernière action sur la notation dans la zone euro du fait de leur statut" lié à la sphère gouvernementale, a expliqué l'agence de notation.
"La conséquence directe de la perte du triple A"
Au total, SP a rendu son verdict sur treize entreprises de la zone euro placées sous surveillance négative - et seule l'allemande Deutsche Bahn sort indemne de la dégradation des perspectives et des notes. Hormis EDF, RTE et la SNCF, les entreprises concernées (essentiellement dans le secteur des transports comme l'aéroport de Dublin ou l'énergie - le finlandais Fingrid ou le néerlandais Nederlandse Gasunie...) gardent leurs notes, avec une perspective négative.
Mais une importante série de dégradation devrait suivre, a parallèlement averti SP : une quarantaine d'entreprises publiques, mais aussi quatre-vingt-cinq groupes bancaires et quinze assureurs ont depuis décembre leur note actuelle sur le fil du rasoir, rappelle l'agence.
Petroplus et Alstom visés
La note A+ d'EDF et de RTE est assortie d'une perspective stable, tandis que les notes A+ d'ADP et AA de la SNCF sont sous perspective négative. Standard & Poor's a également dégradé de trois crans à "CC" la note de dette à long terme du raffineur suisse en difficulté Petroplus, en raison d'un risque accru de défaut de paiement. Par ailleurs, Moody's a, de son côté, abaissé d'un cran la note de la dette à long terme du groupe industriel Alstom, de Baa1 à Baa2.
RFF dégradé aussi
Standards & Poor’s a également abaissé la note de RFF le 17 janvier, de AAA à AA+. Le gestionnaire 100 % public des infrastructures ferroviaires françaises a tenu à préciser que cette péripétie n'influerait pas sur le montant des péages en 2012 et en 2013, déjà fixés, et «ne devrait pas avoir d’impact immédiat pour RFF, compte tenu du niveau actuel des taux d’intérêts». Pour l'établissement, «cette évolution du contexte macro-économique de RFF justifie toutefois une vigilance accrue sur le montant de ses recettes et de ses dépenses à venir» et «renforce la pertinence des efforts de maîtrise des coûts de maintenance et d’exploitation du réseau entrepris depuis 2008». Enfin, RFF a rappelé qu'il est toujours noté AAA par les agences Fitch et Moody’s.