
© RENAULT TRUCKS
La Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) a eu l’occasion de consigner son projet en l’inscrivant dans son dossier «ÉcoCités» remis début 2011 au ministère de l’Écologie et du Développement durable. Sous la dénomination «transport urbain de marchandises», il couvre deux thématiques : un service de mutualisation des flux à l’échelle de toute l’agglomération et, pour l’hyper-centre, un service de massification à organiser à partir d’un ou plusieurs Centres de distribution urbaine (CDU).
"La mutualisation partirait d’une plate-forme virtuelle"
La mutualisation partirait d’une plate-forme virtuelle de mise en réseau des acteurs de la logistique et du transport de marchandises destinée à optimiser les remplissages. Il serait alors possible d’organiser des échanges entre véhicules pleins et moins pleins et ainsi de limiter leur circulation. Par cette initiative, Strasbourg pourrait former l’agglomération-pilote d’application d’un programme de recherche, développé par le pôle de compétitivité francilien Advancity sous le nom de LUMD, pour Logistique urbaine mutualisée durable, et piloté par le groupe de distribution de presse Presstalis (les ex-NMPP).
Logistique du dernier kilomètre
Le Centre de distribution urbaine vise à traiter la question de la logistique du dernier kilomètre. Pour son lieu d’implantation, la CUS songe en priorité au marché-gare de Cronenbourg situé dans le prolongement immédiat du centre historique, voire au port de Strasbourg qui est toutefois plus éloigné. Comme moyen de transport de ce «dernier» kilomètre, la collectivité songe à des modes originaux : triporteurs électriques, véhicules électriques ou tramway.
Pour quantifier le tonnage potentiel et préciser les projets, la CUS a lancé cet automne une étude de diagnostic sur le transport de marchandises dans l’agglomération. Le coût global de mise en œuvre du projet est chiffré à 21,8 millions d’euros sur la base de quatre CDU et d’un raccordement au tramway estimé à 8 millions d’euros.
Avant de s’engager, les professionnels attendent d’en savoir plus… et d’être entendus. La coopérative de cinq transporteurs locaux, TDI, se montre prête à réserver à la logistique urbaine jusqu’à 6.000 m2 d’un entrepôt qu’elle a racheté dans la proche périphérie Nord, dans la zone industrielle de Reichstett. «Mais la demande publique reste très imprécise et il serait bon que la concertation s’engage avec les professionnels. Notre regard peut s’avérer pour le moins utile», soulève son président, Christian Dupuy.