L’agence de développement et d’urbanisme strasbourgeoise Adeus a effectué ce travail. Cartes à l’appui, elle situe l’Eurométropole de Strasbourg à la croisée «des quatre corridors du réseau central européen des RTE-T» : Rhin-Alpes de Rotterdam-Anvers à Gênes, mer du Nord-Méditerranée de l’Irlande à Marseille via le Benelux, Atlantique qui débute son tracé de l’Espagne au Havre avant d’aller jusqu’à Mannheim, en Allemagne, et enfin Rhin-Danube.
"L’Eurométropole à la croisée des quatre corridors du réseau central européen des RTE-T"
De ce fait, Strasbourg constitue l’un des neuf hubs de province en France, souligne l’Adeus.
Cette position géographique engendre nécessairement un flux de trafic déjà significatif. Notamment dans le multimodal. À l’échelle du réseau des neuf ports du Rhin supérieur dont Strasbourg fait partie, l’étude comptabilise près de 140 offres de service hebdomadaire vers dix grandes destinations en Europe, en premier lieu Rotterdam et Anvers. Pour autant, l’étude appelle à «renforcer les liaisons multimodales vers des destinations stratégiques». Elle cite la liaison vers Haropa, la desserte ferroviaire et routière de Marseille, les trajets vers les ports intérieurs allemands (Mannheim, Ludwigshafen…) et Bâle. La liaison vers Rotterdam et Anvers gagnerait aussi à s’intensifier dans les trois modes routier, ferroviaire et fluvial, estiment les auteurs. Pour cela, ils appellent notamment à la «consolidation du hub ferroviaire de Strasbourg» et à l’«amélioration de l’accessibilité routière de l’Eurométropole et du port». Sur le premier sujet, l’actuel contrat de plan planifie les travaux en 2017. Sur le second, le déblocage du Grand contournement Ouest (GCO) est plus incertain.
Ouverture vers le Sud
Deux «maillons manquants» seraient à combler : la modernisation des 14 km de ligne ferroviaire qui amènent les TGV des bords du Rhin vers le réseau allemand ; et l’achèvement de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône. Ce dossier-là impliquerait la mise au gabarit B+ des tunnels sur la voie classique qui dégagerait ainsi des sillons pour le fret. «Cette ouverture vers le Sud justifie d’étudier l’implantation d’une plateforme multimodale de fret sur l’agglomération», plaide l’Adeus. Problème : elle est très hypothétique. L’Union européenne la range dans les projets à réaliser avant 2030. Mais le gouvernement l’a renvoyé aux calendes grecques, suivant les conclusions du rapport Duron.