Suisse : le fer moins plat que la route

Le fret ferroviaire a regagné du terrain dans le trafic de transit européen à travers les Alpes suisses : durant le premier semestre 2018, il a représenté 71,4 % des tonnages recensés, soit 0,6 point de mieux en six mois. Mais cette progression relative s’inscrit dans un contexte de trafic plutôt atone. Celui-ci a reculé de 0,2 % au niveau du fer, à 14,5 millions de tonnes, tandis que le trafic routier s’est inscrit en baisse de 2,3 % (5,8 millions de tonnes), d’où une diminution de 0,8 % au cumul des deux modes. Selon l’Office fédéral (ministère des Transports) qui publie ces chiffres, la faute n’incombe pas à la conjoncture, qui a été assez porteuse en Italie et en Allemagne, les deux principaux facteurs de variation.

L’impact des grèves françaises

Elle vient d’aléas divers. Sur la route, plusieurs points de passage ont été perturbés par la météo d’hiver, principalement le col du Simplon, qui cumule vingt jours de fermeture.
Le ferroviaire, lui, a dû composer avec les travaux d’élargissement sur l’axe du Gothard, les dernières conséquences de l’incident de chantier de Rastatt de l’été 2017 sur la ligne allemande au nord de Bâle… et avec les grèves des cheminots en France. Celles-ci ont perturbé les échanges sur l’axe entre l’Hexagone et Bâle, ne manque pas de soulever le gouvernement helvétique.
La baisse du trafic routier par la Suisse contraste avec la hausse observée dans le même temps au Brenner en Autriche (+ 12,9 %) ainsi qu'au Fréjus (+ 8 %) et au Mont-Blanc (+ 6 %). Elle permet en tout cas de ramener le nombre de camions à son niveau le plus bas depuis 1999, soit 477.000 poids lourds comptabilisés en six mois.
Selon l’office fédéral, "le principal défi du fret ferroviaire réside dans la qualité de son offre. Il doit améliorer sa fiabilité et sa ponctualité par la bonne gestion des chantiers".