Suisse : le ferroviaire regagne du terrain dans les Alpes

Le train a légèrement augmenté sa part. Il a su capter la croissance du transit européen par le massif en Suisse, en profitant aussi d’une comparaison favorable avec 2017.
Le chemin de fer consolide sa position de force dans le fret à travers les Alpes suisses, mais sans exploser ses performances. L’an dernier, il a augmenté sa part de marché de quelques dixièmes de point pour représenter 70,5 % des volumes transportés. Mais il a bénéficié de la comparaison avec l’exercice 2017 qui avait été plombé par deux mois d’interruption de trafic en raison de l’incident sur le chantier de la ligne Karlsruhe-Bâle, en Allemagne. En chiffres absolus, "il n’a pas pu égaler son niveau de performance de 2016", relève l’Office fédéral (ministère) des Transports. Cette année-là, il avait transporté 28,7 millions de tonnes, alors qu’en 2018 il en a capté 27,9 millions, soit un écart de près de 3 %. L’Office fédéral pointe "un manque de ponctualité et de fiabilité" qui a été préjudiciable : comme un camouflet à la légendaire précision helvétique, seuls 44 % des trains de marchandises sont arrivés à l’heure durant le second semestre 2018, dont 29 % qui ont subi plus de trois heures de retard. L’explication vient de certains travaux, mais aussi "de manque d’effectifs et de matériel roulant pour certaines compagnies", relève le ministère. Le transport combiné non accompagné demeure la valeur sûre. À lui seul, il a fait traverser les Alpes par voie ferrée à 19 millions de tonnes en conteneurs, caisses mobiles et semi-remorques, un chiffre record.

Un tiers de camions en moins en 20 ans

Par rapport à 2017, le transit ferroviaire a progressé de 2,9 %. La route affiche un léger recul de 0,2 %, pour totaliser 11,7 millions de tonnes transportées, en conséquence d’une année calme en termes de chantiers et d’une conjoncture économique stable des pays limitrophes. Même si le nombre de camions (941.000) est resté significativement supérieur à l’objectif gouvernemental de 650.000, il traduit une diminution d’un tiers en près de vingt ans. La Suisse confirme ainsi sa capacité à canaliser grâce au train la tendance naturelle à la hausse du transport routier, qu’elle observe en contraste sur les grands axes alpins voisins : en 2018, le total de camions recensés a augmenté de 7,4 % dans le col autrichien du Brenner, de 4,7 % au Fréjus et de 5,4 % dans le tunnel du Mont-Blanc, relève l’Office fédéral.

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