Sur le Rhône, le transport fluvial toujours à la peine

Après une année 2020 très difficile, le trafic sur le Rhône a faiblement repris. Face au routier et au ferroviaire, le fluvial peine toujours à prendre sa place entre Lyon et Marseille.
Le fluvial repart, mais au ralenti. Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire, les mouvements sociaux de janvier et les deux arrêts de l’écluse de Sablons, le transport de fret par voie d'eau a connu une hausse de 3,7 % sur le Rhône (+ 5,5 %).

En 2021, 3,8 millions de tonnes ont transité sur le fleuve, contre 3,6 millions en 2020. Un chiffre toujours sous les 4,4 millions de tonnes de 2019. En tonnes-kilomètres, le trafic atteint 0,9 milliard, soit un chiffre inférieur de 18 % au 1,1 milliard de 2019.

Le retour à la normale n’a donc pas eu lieu. Si les filières pétrole, BTP, produits chimiques et recyclage de mâchefers ont bien repris, les autres secteurs utilisant le fleuve sont à la peine. La conversion au gaz naturel de la plateforme chimique Osiris (Isère) a entraîné une chute des flux liés au charbon. La concurrence commerciale des pays de l’Est et de l’Italie a aussi eu un impact sur le trafic de céréales. Le transport de minéraux a, lui, baissé du fait des conséquences de la crise sanitaire.

Le transport de conteneurs, sur lequel mise nombre d’acteurs du transport fluvial, a lui connu un léger rebond par rapport à 2020. Il reste cependant bas (- 12,7 %) par rapport à 2019. L'an dernier, 73.500 EVP ont été traités, contre 65.500 en 2020 et 84.000 en 2019. Le trafic de 2021 est comparable à celui de 2012.

En cause à l’échelle locale : l’impact des crues sur le Rhône et la Saône et la fermeture de la liaison fluviale de Green Modal entre Fos-sur-Mer et Mâcon. La conjoncture internationale avec le blocage du canal de Suez par l'"Ever Given", la fermeture du port chinois de Ningbo du fait du Covid-19 et la désorganisation de la chaîne d'approvisionnement en conteneurs vides n'a rien arrangé.

Structurel, le problème n’est pas nouveau. En moyenne sur les dix dernières années, moins de 6 % de l’ensemble des conteneurs arrivant à Fos-sur-Mer repartent par le fleuve. Sur les 600.000 EVP pouvant potentiellement rejoindre la métropole lyonnaise, 14 % transitent par le Rhône, selon les chiffres de la Compagnie nationale du Rhône (CNR).

Port de Lyon : le fer se porte bien

Une logique qui se répercute au port Édouard-Herriot. Dans l'établissement lyonnais géré par la CNR, les trafics tout modes confondus s’établissent à 10,7 millions de tonnes en 2021, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2020, mais une baisse de 9,5 % par rapport à 2019. Le rattrapage n’est pas négligeable sur les conteneurs (vides et pleins) avec une hausse de 26 % en termes d'EVP par rapport à 2020 (- 12,6 % comparé à 2019).

Des différents modes, c'est le ferroviaire qui a connu l'année la plus faste (+ 55 %) par rapport au routier (+ 23 %) et à la voie d’eau (+ 12 %).

Petit pourvoyeur, le fer a apporté 726.000 tonnes, tous conditionnements confondus, au port lyonnais, soit une augmentation de 76 % par rapport à 2020 et de 13 % par rapport à 2019. Le mode fluvial lui s’établit à 1,2 million de tonnes. En 2021, Arcelor Mittal, les Transports Michaud et DP Granulats sont les entreprises à avoir le plus utilisé la voie d’eau.

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