Surcharges combustibles : ajuster les hausses, un dilemme pour les compagnies

Avec la guerre en Ukraine, le prix des carburants continue de flamber. Pour les transporteurs maritimes mondiaux, la difficulté est de savoir comment ajuster les surcharges combustibles (BAF). Une question liée notamment à la durée du conflit.
Alors que les bombes russes continuent de tomber sur l'Ukraine, le prix des carburants utilisés par les transporteurs maritimes pour remplir les soutes de leurs navires suit la tendance du prix du baril.

Le prix du VLSFO (le fuel à faible teneur en soufre) a ainsi franchi le 8 février la barre des 1.000 dollars (USD) dans de nombreux ports de soutage. Dans ceux où il n'a pas dépassé cette barrière symbolique, il la frôle. À Fujairah, il a affiché 1024 USD la tonne. À Singapour, il s'élevait à 1.000 USD. À Rotterdam, il coûtait 984 USD et à Houston 951 USD.

En un an ce type de carburant à gagné plus de 530 dollars la tonne. Et ce n'est pas le seul. Le MGO (le Marine Gas Oil) a atteint en début de semaine 1.220 dollars à Fujairah, Rotterdam, 1.1216 USD à Singapour, 1323,50 USD à Rotterdam et 1.397 USD à Houston.

Quant à l'IFO (Intermediate Fuel Oil), il a grimpé lui aussi fortement. Il dépasse dans une vingtaine de ports mondiaux la limite des 700 dollars la tonnes. On trouve la tonne de ce carburant à 722 USD à Singapour, 700 à Hong Kong, 694 dollars à Fujairah, 711,50 à New York et 722,50 à Rotterdam.

Avec pour contexte un conflit russo-ukrainien pour lequel un cessez-le feu reste pour l'heure difficile à obtenir, le prix du baril continue de s'acheminer vers 150 dollars.

Une stabilisation des BAF difficile

Ces surcharges sont partout revues à la hausse. À titre d'exemple, sur l'axe Asie-Amérique du Nord, continuent de grimper. Le français CMA CGM, le chinois Cosco et sa filiale hongkongaise OOCL prévoient pour le second trimestre d'ajouter 80 dollars aux 648 dollars actuels pour un conteneur de 40 pieds sur la côte Ouest des États-Unis. Un montant qui constitue une hausse de 49 % par rapport à la même période de 2021. Sur la côte est, les mêmes compagnies ont annoncé 115 dollars à ajouter aux 1.236 dollars appliqués au cours du premier trimestre, soit une hausse de 48 %.

L'incertitude du moment ne va pas encourager les transporteurs maritimes mondiaux à stabiliser la hausse de leurs surcharges combustibles (Bunker Adjustment Factor, BAF). Pourtant, selon Lars Jenssen, du consultant Vespucci Maritime, "les taux de fret actuels sont suffisamment hauts pour couvrir le prix des soutes."

Certains sont confrontés à un dilemme : comment calculer ces hausses si le conflit entre la Russie et l'Ukraine s'éternise ? Le montant des BAF sera-t-il trop élevé au second trimestre si un cessez-le feu durable est trouvé rapidement entre les deux pays ? Pourtant, selon Lars Jenssen, du consultant Vespucci Maritime, "les taux de fret actuels sont suffisamment élevés pour couvrir la hausse du prix des soutes."

En parallèle, dans le transport conteneurisé, la flambée des taux de fret semble montrer une accalmie relative.
Selon le baromètre du 4 mars publié par le Shanghai Container Freight Index (SCFI), il fallait la semaine dernière débourser 12.968 dollars, soit 5 % de moins que la semaine précédente, pour acheter le transport d'un conteneur de 40 pieds entre Shanghai et Rotterdam (+ 58 % sur un an).

Un conteneur de 40 pieds à transporter entre Shanghai et Gênes coûtait 1 % de moins, soit 12.690 USD (+ 49 %). Enfin, entre Rotterdam et New York, le SCFI chiffrait le fret maritime pour un conteneur de 40 pieds à 6.476 USD, soit 1 % de moins que la semaine précédente (+ 177 % sur un an).

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