À Genève ce 19 juin, puis à Lausanne, le lendemain, les dirigeants des ports du Havre et de Marseille, Hervé Martel et Christine Cabau-Woehrel, ainsi que Charles Puech d’Alissac, président de l’opérateur de transport combiné Naviland Cargo (SNCF), feront de concert la promotion de "Swiss Rail Express". Cette nouvelle connexion ferrée annoncée pour le 3 septembre proposera trois rotations hebdomadaires vers et depuis le Terminal combiné (Terco), implanté dans la commune suisse de Chavornay, dans le canton de Vaud, au nord de Lausanne.
"Une alternative aux ports du Nord de l’Europe très encombrés"
Ces nouvelles liaisons se connecteront en France depuis Marseille-Fos et Le Havre, via le terminal de Naviland à Dijon-Gevrey, en Bourgogne. Depuis le Terminal multimodal du Havre, les départs sont prévus les jeudi, lundi et mardi. Dans l’autre sens, les trains partiront le mardi, mercredi et jeudi, depuis le centre de transbordement rail-route Terco. "Les convois pourront réunir jusqu’à 42 wagons pour le transport de conteneurs de 20 et 40 pieds, ainsi que des dry ou high cubes et flat sans dépassement et des matières dangereuses", annoncent les acteurs qui se sont réunis au sein d'une nouvelle société, France-Helvétie Express. Leur acheminement de Chavornay vers Le Havre est prévu sur quatre jours et sur six jours pour la connexion inverse.
"Un accès plus rapide à certains marchés internationaux"
Le potentiel du marché suisse en conteneurs est estimé de 350.000 à 400.000 EVP par an. "Cette première liaison régulière vers la Suisse répond à l’objectif stratégique d’extension de l’hinterland vers l’Est, commente Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa. La mise en service de cette navette devrait permettre de capter une partie significative de ces volumes". Aujourd’hui, seulement une partie marginale de ce trafic transite par les ports français. Les atouts avancés sont les transit-times compétitifs par rapport à Anvers et Rotterdam, particulièrement à destination de l’Amérique du Nord et du Sud, ou de l’Asie. En 2017, le canton de Vaud avait voté une aide financière au projet, dans le cadre de la Loi cantonale sur l’appui au développement économique (Lade) : le développement de nouvelles offres de transport combiné devait apporter aux entreprises industrielles exportatrices du Nord vaudois et de la Suisse romande "un accès plus rapide à certains marchés internationaux" et une "alternative aux ports du Nord de l’Europe très encombrés".
Cet axe ferroviaire devrait également permettre de réduire le trafic routier : il représenterait l'équivalent de 12.000 camions par an. Au Havre, la part modale du trafic ferroviaire représente encore moins de 5 %.