TER, une affaire qui relance le débat sur le big bang ferroviaire

La polémique sur la largeur des TER arrive à point nommé pour les défenseurs de la réforme ferroviaire, qui martèlent que cette loi, dont l'examen doit débuter mi-juin à l'Assemblée nationale, est censée empêcher ce genre de dysfonctionnement.
Alors que le texte qui doit réformer le système ferroviaire français va être présenté en commission mardi et mercredi, puis sera étudié en première lecture à l'Assemblée nationale les 17 et 18 juin, l'affaire des TER dont la largeur oblige à raboter certains quais illustre, selon les partisans de la réforme, le fossé à combler entre la SNCF et le gestionnaire d'infrastructure Réseau ferré de France (RFF).
Dès mardi 20 mai, l'information à peine révélée par "Le Canard enchaîné", le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, mettait en cause la séparation entre les deux entités ferroviaires : "l'enjeu de la réforme ferroviaire prend tout son sens quand on constate l'état du dysfonctionnement du ferroviaire en France".
Avant de revenir à la charge mercredi 21 mai : "La réforme ferroviaire va permettre de créer un grand groupe public ferroviaire, et notamment la gestion unifiée de l'infrastructure, donc éviter que cette séparation ne tourne à ce genre de situation, digne du roi Hubu"
Même message de la part du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui estime lui aussi que cette affaire des trains trop larges "justifie d'autant plus la réforme ferroviaire qui est en préparation pour coordonner les actions et les choix entre celui qui gère les infrastructures (RFF) et ceux qui font l'exploitation des trains (la SNCF), puisque s'il y a dysfonctionnement il est là".
Le président PS de la Région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, a lui aussi élevé la voix pour soutenir le projet de loi : "Une nouvelle fois, je constate que le système de gouvernance du ferroviaire partagé entre la SNCF et RFF connaît de graves dysfonctionnements. Ils confinent à l'absurde".
Les premiers concernés, SNCF et RFF, n'ont pas été en reste. "Nous avons découvert ce sujet un peu tardivement. C'est la raison pour laquelle la séparation entre SNCF et RFF est en train d'être remise en cause : le Parlement, Dieu merci, est maintenant sollicité pour voter une loi regroupant les deux", a ainsi fait valoir Jacques Rapoport, président de RFF, mercredi 21 mai. Les présidents de SNCF et de RFF, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, estiment en effet que le défaut d'anticipation concernant la largeur des TER, sans conséquence selon eux ni sur la date de mise en service des nouveaux matériels, ni sur leur financement par les Conseils régionaux, ni sur les tarifs pour les voyageurs, est néanmoins significatif des dysfonctionnements dus à la séparation, depuis dix-sept ans, des deux Établissements publics qu'ils dirigent. Ils ont ainsi réaffirmé leur soutien au projet de loi du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, sur la réforme ferroviaire, qui prévoit la constitution d'un système ferroviaire uni dans lequel SNCF et RFF travailleront non plus face à face, mais enfin côte à côte.
Cette affaire a par ailleurs éclaté alors que plusieurs syndicats de cheminots CGT, Unsa et Sud-Rail, organisent jeudi 22 mai une manifestation pour infléchir la réforme ferroviaire qu'ils contestent vivement. Pour la CGT, "cette histoire pourrait relever du vaudeville si elle n'était la conséquence de la séparation entre la SNCF et RFF de 1997". "Les dysfonctionnements se sont multipliés ces dernières années avec des conséquences plus ou moins graves pour les usagers du rail et la population", affirme la CGT, estimant qu'"une nouvelle réforme du système ferroviaire est nécessaire. Mais une réforme qui permette une réelle réunification de la SNCF et de RFF au sein d'une même entreprise", au lieu d'"éclater le système ferroviaire en trois entreprises distinctes et autonomes". Pour FO, "il faudra expliquer en quoi remplacer deux Epic (établissements publics) par trois entreprises procède d'un décloisonnement du système". "Ce qui est dramatique c'est de proposer une réforme qui laisse en l'état une dette de 40 milliards et impose au système ferroviaire de s'autofinancer", ajoute le syndicat.

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