TGV Barcelone-Paris : TP Ferro en liquidation judiciaire

La ligne ferroviaire à grande vitesse entre Perpignan et Figueras va être reprise par une coentreprise publique franco-espagnole après l'annonce de la mise en liquidation judiciaire de son concessionnaire privé, TP Ferro.
Le concessionnaire du TGV Barcelone-Paris, TP Ferro, a été mis en liquidation judiciaire jeudi 15 septembre. TP Ferro s'est révélé incapable de régler sa dette, qui "s'élève à 557,2 millions dont 391,5 millions d'euros envers les prêteurs". L'entreprise, détenue à parts égales par les groupes de BTP espagnol ACS et français Eiffage, avait été placée en redressement judiciaire en septembre 2015.

Une nouvelle société franco-espagnole

Une ultime proposition d'accord pour le refinancement de la dette, soumise à la justice mi-juin, "n'a pas été approuvée faute du quorum nécessaire pour l'assemblée de créanciers" organisée ce jeudi, explique TP Ferro. Par conséquent, le tribunal de commerce de Gérone prononcera "dans les prochains jours l'ouverture de la phase de liquidation de TP Ferro, qui durera quelques mois".
"L'ensemble du personnel de TP Ferro et toutes les activités seront repris et portés par une nouvelle société qui sera formée en commun par SNCF Réseau et Adif (gestionnaire public du réseau espagnol, NDLR), sous l'autorité des deux États", est-il précisé. Cette nouvelle société franco-espagnole reprendra "l'actuelle direction de TP Ferro et toute l'organisation actuelle". Les deux gouvernements français et espagnol "veilleront à ce que la nouvelle société reprenne l'ensemble des personnels de TP Ferro", a indiqué le secrétaire d'État français aux Transports, Alain Vidalies. Il a assuré que la situation n'affecterait "pas les circulations ferroviaires entre la France et l'Espagne".
"Dès les difficultés du concessionnaire connues", les deux gouvernements ont préparé "puis conclu en mai 2016 un accord international permettant d'organiser l'exploitation de la ligne nouvelle" si le concessionnaire venait à faire défaillance.
En 2003, TP Ferro avait obtenu pour cinquante ans la concession pour la construction et l'exploitation de la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras. Elle avait souscrit un emprunt de 532 millions d'euros en 2005, pour la construction d'un tronçon d'environ 45 km incluant un tunnel creusé à travers les Pyrénées. Le projet a coûté 1,1 milliard d'euros au final.
Le consortium s'était plaint en juillet du "décalage" entre la mise en service de la ligne, en janvier 2009, et son raccordement au réseau espagnol à grande vitesse, qui n'est intervenu qu'en décembre 2013. Les difficultés du concessionnaire s'expliquent aussi par la faiblesse du trafic et des recettes, couplée à la concurrence des liaisons aériennes low-cost entre l'Espagne et la France, trois fois plus rapides que le train, selon les experts.

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