
© Éric Houri
Lancé en juin 2011, le chantier devrait s’achever à la fin de l’année. Coût global de l’opération pour TNMSC, partenariat entre TN (Terminaux de Normandie) et le deuxième armement mondial : 160 millions d’euros, outillage compris. Pour Didier Belœil, la gageure était triple : préparer progressivement 64 hectares de nouveaux terre-pleins de stockage, réussir en deux épisodes le transfert des sept portiques précédemment installés au quai de Bougainville et accueillir dès début février les VLCC que la compagnie ne voulait plus voir franchir "au chausse-pied" l’écluse François Ier depuis deux ans. Le pari est en passe d’être réussi.
"Anvers pose des problèmes de tirant d’eau"
"Tout part de fin 2000 quand s’est créé le premier partenariat entre l’armement et son manutentionnaire sur le terminal de Bougainville. Nous voulions amorcer la pompe avant Port 2000, preuve que nous croyions dans Le Havre. Mais les trafics et la taille des navires ont augmenté rapidement et la première phase de Port 2000, avec deux fois deux postes à quai, s’est révélée trop petite pour nos ambitions. Désormais, nous allons être là où nous voulions être", a rappelé François Guérin.
"Un navire coûte 100.000 dollars par jour"
Responsable de MSC au Havre, Benoît Douillet, confirme : "Dix de nos services touchent Le Havre et nous souhaitons connecter nos lignes asiatiques avec les services vers le Nord et le Sud de l’Europe pour une desserte plus fine. Le transfert de Bougainville à Port 2000 nous fait gagner sept heures sur une escale. C’est important quand on sait qu’un navire coûte 100.000 dollars par jour. Qui plus est, Anvers pose des problèmes de tirant d’eau. Pour nous, Le Havre est le passage obligé pour les conteneurs et notre premier objectif est de ramener les conteneurs de transbordement perdus ces deux dernières années".
Pour TNMSC, l’objectif est clair : atteindre le million d’EVP dès 2013. Et Benoît Douillet va même plus loin : "Nous pouvons même doubler ces volumes si les coûts de passages portuaires havrais se rapprochent de ceux pratiqués à Anvers. L’écart entre les deux est important. Nous sommes en négociation avec le port".