Tom Enders veut préparer Airbus à une "troisième révolution" aéronautique

Numérisation, "big data", mobilité urbaine et stratégies de rupture : le patron d'Airbus, Tom Enders, entrevoit une "troisième révolution" dans le secteur aéronautique à laquelle le géant européen doit prendre part s'il veut maintenir son rang à l'avenir.
"Je pense vraiment que nous en sommes à un point où ces évolutions et percées technologiques dans la propulsion électrique, le vol autonome, l'intelligence artificielle, le "machine learning" (auto-apprentissage, NDLR), les nouveaux matériaux, l'utilisation des données, ne seront pas moins que la troisième révolution dans l'aéronautique", a-t-il déclaré, en marge de l'assemblée générale des actionnaires d'Airbus à Amsterdam.
"Bien sûr, nous ne le saurons que dans vingt ans, en regardant derrière nous et en nous disant "bon sang, avons-nous eu ceci, avons-nous compris cela, nous y sommes-nous préparés ou l'avons-nous manqué et pourquoi"", poursuit-il. "Et bien entendu, je ne veux pas regarder en arrière dans vingt ans en me disant "Mon Dieu, j'étais aux commandes de la compagnie et j'ai manqué cela". C'est pourquoi nous investissons plus dans l'innovation qu'au cours des années précédentes". Une stratégie qui se traduit par une activité frénétique du groupe, pas toujours en lien avec son cœur de métier, l'aviation, et qui vaut au patron du numéro deux mondial de l'aéronautique des critiques.
Dans la colonne des moins, Airbus a annoncé la fermeture de son site de Suresnes, où se trouve son centre de Recherche et technologie. L'annonce a provoqué l'ire des syndicats. Au total, la restructuration du groupe pourrait se traduire par la suppression de 1.164 postes en Europe. Airbus a également annoncé l'abandon de l'avion tout électrique E-Fan, une "hérésie historique", selon la CGT. Pour autant, Airbus ne réduit pas ses investissements, assure son dirigeant. "Dans l'ensemble nous investissons bien plus en innovation et numérisation que nous ne l'avons fait jusque-là. C'est inévitable pour préparer l'avenir".

"Bouleverser" pour mieux "accélérer"

Côté plus, Airbus a présenté des projets comme le concept de voiture volante Pop Up, ou lancé un partenariat avec Uber dans les hélicoptères. "Il y a beaucoup de projets, de bruit, d'activité, mais c'est inévitable", a reconnu Tom Enders. Mais "aucune grosse compagnie industrielle ne sait exactement à quoi ressemblera l'avenir. La clé est d'être plus rapide, ouvert aux contributions des autres, y compris hors de votre propre compagnie. C'est ce que nous faisons aujourd'hui". "La plupart des talents n'est pas dans votre société, ils sont en dehors", relève le dirigeant, qui veut "exploiter ce potentiel où qu'il se trouve dans le monde". "Cela ne signifie pas que nous cesserons de construire des avions de ligne, de combat, des hélicoptères ou des satellites, rassure-t-il. Nous essaierons de rester dans le haut du panier de l'industrie aéronautique".

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