
Transport multimodal fleuve-route lancé par Ferrero sur la Seine © Ferrero
Réalisée auprès de 93 sociétés issues de l’industrie, de la distribution et de la prestation logistique, l’enquête "révèle la volonté d’une majorité d’acteurs de s’engager dans l’une ou plusieurs des techniques multimodales", déclare Xavier Hua, directeur général d’ECR France. Les principaux leviers de développement identifiés sont "l’augmentation de l’offre commerciale jugée insuffisante par les industriels et les distributeurs, l’adaptation des horaires, et l’aménagement des infrastructures permettant de répondre aux besoins des marchés. La mutualisation et la massification des flux sont présentées comme des éléments-clés pour augmenter efficacement et durablement le transport multimodal".
"Le coût n’est pas perçu comme une contrainte"
Qu’ils soient déjà utilisateurs ou non, les distributeurs et les industriels souhaitent développer la part de leurs transports multimodaux, les premiers sur les flux logistiques aval, les seconds par consolidation de leurs flux amont. "Cela démontre que les problématiques rencontrées par ceux qui utilisent déjà une solution multimodale n’ont pas freiné leur détermination". Les prestataires logistiques se montrent en revanche plus prudents puisque 80 % d’entre eux, non-clients du transport multimodal, n’envisagent pas de s’y intéresser à horizon trois à cinq ans. "Peut-être changeront-ils d’avis en constatant la forte attente de la demande", pique Xavier Hua.
Mutualisation à promouvoir
Sans surprise, le taux de service et les retards se classent parmi les trois principaux freins cités avec l’absence d’offres commerciales adaptées selon les industriels. Pour les prestataires, les volumes à traiter trop faibles ou non pertinents arrivent en tête ex æquo avec la qualité de service. "Autres enseignements importants, le recours ou le développement au transport multimodal est généralement compatible avec la stratégie des chargeurs, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre notamment, et l’aspect coût n’est pas perçu comme une contrainte". Une grande majorité des industriels et distributeurs interrogés se déclarent prêts en outre "à partager et à mutualiser leurs flux afin d’avoir une volumétrie conséquente et suffisante". L’exemple d’Ecotrans en témoigne. À l’initiative fin 2009 de Réseau ferré de France et de l’Ademe, ce projet fait intervenir des distributeurs généralistes (Auchan, Intermarché et Casino) et spécialisés (Castorama, Leroy Merlin, Conforama, Ikea et Decathlon). Après une étude de flux par axes et la création de l’association Ecotrans, ils ont concentré leurs recherches sur la relation entre Dourges et Lyon. Lancé en mars 2011, un appel d’offres a sélectionné plusieurs transporteurs routiers et Novatrans. Fin 2011, le schéma est entré dans sa phase pratique avec la remise des premières caisses mobiles dans chaque sens.