UPM refuse le rachat de Docelles par les salariés

La direction du groupe finlandais UPM a refusé mercredi 5 mars la proposition des ex-salariés de la papeterie de Docelles (Vosges) de reprendre l'usine en société coopérative et participative (Scop) pour 3 millions d'euros, selon une source syndicale et la préfecture des Vosges. "En l'état, ils nous ont dit qu'il ne pouvaient pas accepter notre proposition", a indiqué le leader CGT, Sébastien Saget, à l'issue d'une réunion à Paris en présence des ex-salariés qui s'étaient associés en Scop, de la direction d'UPM et du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Quelque 85 anciens salariés avaient rallié la Scop, dont le projet industriel prévoyait la reprise de 116 emplois la première année, 130 la seconde puis 160 la troisième, avec une trésorerie initiale de 15 millions d'euros. À sa fermeture fin janvier, la papeterie de Docelles comptait 161 salariés. Le projet de reprise avait été largement soutenu par les collectivités locales, l'État et les banques, qui l'estimaient tous "viable". "Au départ, nous voulions racheter l'usine pour l'euro symbolique, ce qu'UPM a refusé. Nous sommes montés à 3 millions d'euros, ce qui est énorme. Mais UPM n'a pas tenu ses promesses de vendre ses actifs, ils nous ont menti. Ça fait quatorze mois qu'ils nous trimballent", s'est emporté Sébastien Saget. Le préfet des Vosges, Gilbert Payet, a pour sa part déploré qu'"UPM se soit mis dans la position de refuser de vendre".
"On peut comprendre une forme de ressentiment des salariés, d'autant que nos interlocuteurs avaient toujours dit qu'ils étaient prêts à vendre à un prix inférieur au prix du marché", a-t-il poursuivi. Pour le représentant de l'État, cette fin de non-recevoir de la part du groupe finlandais ne sera définitive qu'en cas de démantèlement de l'usine qui, selon lui, "ne pourrait pas avoir lieu avant six mois". "Il faut essayer de trouver une solution intelligente, de voir ce qu'il est possible d'obtenir d'UPM, de voir avec d'autres repreneurs potentiels", a-t-il suggéré. L'annonce fin janvier de la fermeture de cette usine avait marqué la fin d'un symbole puisque Docelles, en activité depuis 1478, était la plus vieille papeterie des Vosges, qui demeurent le premier département papetier en France. UPM, numéro un mondial du papier pour magazines, avait annoncé il y a un an son intention de réduire nettement ses capacités de production en Europe. Le groupe avait déjà cédé en octobre sa scierie d'Aigrefeuille (Charente-Maritime) à une entreprise des Landes, FP Bois. Auparavant, UPM s'était également séparé de Stracel, une autre papeterie à Strasbourg, qui comptait 250 salariés.

Industrie

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15