L'année dernière a constitué un tournant pour les lamaneurs français de la façade méditerranéenne. Elle a vu l'aboutissement du projet de création d'un centre de formation et d'un diplôme de lamaneur, une première pour cette profession. "Jusqu'en 2018, les lamaneurs étaient formés sur le tas dans une forme de tutorat", explique Franck Rossi, président de la coopérative de lamanage de Marseille et du golfe de Fos. Avec les sociétés de Sète, Toulon et Bastia, celle-ci a créé l'École de formation professionnelle aux métiers du lamanage (EFPML). "On ne souhaitait pas le faire seul, justifie Franck Rossi. Chacun apporte son savoir-faire et ses techniques". Le lycée maritime Paul-Bousquet de Sète est aussi partie prenante dans cette formation. Il a investi dans une plage de manœuvre.
Adaptation aux mutations du shipping
Les raisons de formaliser les critères d'accès au métier sont multiples. "Les pays concurrents de la France sur le plan portuaire ont des formations nationales, détaille Franck Rossi. Ensuite, le règlement européen de 2017 sur les services portuaires crée une obligation de formation et de maintien des compétences. La taille et les technologies des géants des mers évolue rapidement. Nous aurons un jour des navires autonomes. Il faut aller chercher les compétences maintenant, ne pas attendre de nous retrouver devant le fait accompli".
Adaptation aux mutations du shipping
Les raisons de formaliser les critères d'accès au métier sont multiples. "Les pays concurrents de la France sur le plan portuaire ont des formations nationales, détaille Franck Rossi. Ensuite, le règlement européen de 2017 sur les services portuaires crée une obligation de formation et de maintien des compétences. La taille et les technologies des géants des mers évolue rapidement. Nous aurons un jour des navires autonomes. Il faut aller chercher les compétences maintenant, ne pas attendre de nous retrouver devant le fait accompli".
"Il faut aller chercher les compétences maintenant"
Le nouvel organisme a obtenu son agrément en juillet 2018 et a pu lancer une première session, qui s'achèvera fin 2019. La formation se déroule sur 500 heures, dont 350 heures de cours présentiels ou en "e-learning" et 150 heures de tutorat. Elle est divisée en trois parties – préparation opérationnelle, réalisation opérationnelle, maintenance et responsabilité environnementale –, comprenant quatorze modules, dont six obligatoires.
Formation tout au long de la carrière
Cette étape est aussi une occasion pour la profession d'accélérer son rajeunissement. "Auparavant, nous recrutions surtout des marins en milieu de carrière, analyse Franck Rossi. Aujourd'hui, nous privilégions les jeunes". Le prérequis pour se présenter à l'EFPML est le diplôme de capitaine 200, délivré par le lycée Paul-Bousquet.
Pour Franck Rossi, l'école doit permettre de créer un standard unique sur l'ensemble de la façade méditerranéenne : "Nous visons l'uniformisation des formations pour tous les lamaneurs. Nous voulons être sûrs que tous les ports aient un socle commun, c'est important pour offrir un service de haute qualité. Il faut aussi pouvoir renouveler l'ensemble des compétences sur la durée de la carrière".
La nouvelle formation, d'une durée d'environ un an, ne dispense pas les aspirants des trois années et demie de vie en station pour pouvoir être cooptés. Cette mise en situation devra se faire dans chacun des quatre ports du partenariat.
L'objectif est de former cinq à six nouveaux lamaneurs par an pour l'ensemble des stations ainsi que les 120 professionnels déjà en poste afin de leur faire obtenir le diplôme qui devrait être prochainement validé par le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Franck Rossi, président de la Coopérative de lamanage de Marseille et du golfe de Fos © Franck André
Le trafic portuaire fait évoluer les outils du lamanage
La coopérative de lamanage de Marseille et du golfe de Fos a réalisé 17.013 opérations en 2018, soit près de deux fois plus que d'escales, dont 7.379 dans les bassins Est et 9.634 dans les bassins Ouest. Leur nombre est constant (80 de plus que l'année précédente) malgré l'accroissement de la taille des navires.
Conséquences de cette tendance, "les opérations sont plus longues et réclament plus de matériel et plus d'hommes", raconte Franck Rossi, président de la coopérative depuis 2007. Celle-ci comprend 82 lamaneurs, 33 basés à Marseille et 49 dans les bassins Ouest. Elle emploie au total une centaine de personnes, avec le personnel technique, administratif et de cuisine.
"Le conseil d'administration a validé la construction de trois vedettes de 8 mètres". Les trois stations de Fos pétrole (qui intervient sur les darses 1, 2, 3 et sud), Port-de-Bouc (Lavéra et canal de Caronte) et Marseille exploitent une vingtaine de canots, désormais tous équipés de propulseurs d'étraves, "permettant de travailler plus longtemps sous le pont avec plus de sécurité, même si la technique est différente". Le chantier Arpes de Port-Saint-Louis-du-Rhône en livre "une tous les 16 à 17 mois". Celui-ci dispose pour la coopérative de deux moules : l'un de 8 mètres et l'autre de 10 mètres pour les vedettes destinées aux traversées de l'étang de Berre et aux opérations dans le golfe de Fos par gros temps.
L'évolution du trafic du Grand Port maritime de Marseille en faveur du conteneur incite aussi les lamaneurs à se pencher sur la construction d'une nouvelle station où assurer leurs bordées de sept jours. Ce bâtiment pourrait se situer en bout de darse 2 de Fos, au plus près des terminaux à conteneurs. La moitié du personnel de la station de Fos y serait transférée. Avant cela, cette même station de Fos pétrole, datant des années 80, "attaquée par le sel marin et le minerai d'ArcelorMittal", doit être rénovée de fond en comble. Le début des travaux est espéré en janvier.
La coopérative de lamanage de Marseille et du golfe de Fos a réalisé 17.013 opérations en 2018, soit près de deux fois plus que d'escales, dont 7.379 dans les bassins Est et 9.634 dans les bassins Ouest. Leur nombre est constant (80 de plus que l'année précédente) malgré l'accroissement de la taille des navires.
Conséquences de cette tendance, "les opérations sont plus longues et réclament plus de matériel et plus d'hommes", raconte Franck Rossi, président de la coopérative depuis 2007. Celle-ci comprend 82 lamaneurs, 33 basés à Marseille et 49 dans les bassins Ouest. Elle emploie au total une centaine de personnes, avec le personnel technique, administratif et de cuisine.
"Le conseil d'administration a validé la construction de trois vedettes de 8 mètres". Les trois stations de Fos pétrole (qui intervient sur les darses 1, 2, 3 et sud), Port-de-Bouc (Lavéra et canal de Caronte) et Marseille exploitent une vingtaine de canots, désormais tous équipés de propulseurs d'étraves, "permettant de travailler plus longtemps sous le pont avec plus de sécurité, même si la technique est différente". Le chantier Arpes de Port-Saint-Louis-du-Rhône en livre "une tous les 16 à 17 mois". Celui-ci dispose pour la coopérative de deux moules : l'un de 8 mètres et l'autre de 10 mètres pour les vedettes destinées aux traversées de l'étang de Berre et aux opérations dans le golfe de Fos par gros temps.
L'évolution du trafic du Grand Port maritime de Marseille en faveur du conteneur incite aussi les lamaneurs à se pencher sur la construction d'une nouvelle station où assurer leurs bordées de sept jours. Ce bâtiment pourrait se situer en bout de darse 2 de Fos, au plus près des terminaux à conteneurs. La moitié du personnel de la station de Fos y serait transférée. Avant cela, cette même station de Fos pétrole, datant des années 80, "attaquée par le sel marin et le minerai d'ArcelorMittal", doit être rénovée de fond en comble. Le début des travaux est espéré en janvier.