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Le Gabon va investir dans un projet futuriste pour le port de Libreville. Ce projet prévoit "d'avancer dans la mer" le "Port Môle" de 600 m pour construire une île monument et d'agrandir la surface du port pour passer de 4 à 44 hectares. Un centre de conférences de 10.000 places, deux gratte-ciel, un centre culturel-musée, des centres commerciaux avec restaurants et boutiques, ainsi qu'une plage, des terrains de sports et une marina doivent aussi être construits, a précisé Henri Ohayon, directeur général de l'ANGT. Le projet prévoit, outre des digues, de draguer le sable de l'estuaire de Libreville en le pompant pour le projeter et le bloquer dans la zone du port et ainsi créer une terre ferme solide à moindre coût. Les premiers travaux devraient commencer rapidement et durer "vingt-quatre mois" alors que la construction du centre de conférences et du centre culturel doit durer "trente-deux mois", selon l'ANGT.
"2 md USD dans les aéroports et ports pour s'ouvrir vers l'extérieur"
Ce projet fait partie d'un plan d'investissement de 20 milliards de dollars jusqu'en 2016 annoncés en février par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui vise à faire de son pays un pays émergent à l'horizon 2025. Mercredi, Henri Ohayon, le directeur de l'ANGT qui a pour mission de contrôler la bonne exécution des travaux publics, a tracé les grandes lignes de ces investissements qui proviendront à la fois des deniers publics mais aussi d'investissements privés qu'il faut susciter, grâce notamment à des concessions. Six milliards de dollars seront investis dans la construction de nouvelles routes à travers le pays, encore largement enclavé et peu accessible par la route en dehors de Libreville. Selon l'ANGT, seuls 900 km de route existaient en 2009, un chiffre porté à 1380 km aujourd'hui. L'ambition est d'en construire 3367 km d'ici 2016, a expliqué M. Ohayon, et 2.500 supplémentaires de 2016 à 2022.
Rénovation du Transgabonais
Une somme de 5,5 milliards de dollars sera aussi consacrée à la rénovation du Transgabonais, une ligne ferroviaire de plus de 650 km entre Libreville et Franceville, construite en 1978. La majeure partie de ces fonds servira surtout à la construction de deux voies de chemin de fer de 300 km environ, une reliant le Transgabonais à la mine de fer de Belinga et l'autre les régions agricoles du Sud au port de Mayumba. Pour le moment, l'exploitation du site de Belinga, un des gisements ferreux les plus importants au monde mais à l'accès difficile, n'a pas commencé, l’État gabonais cherchant toujours un partenaire prêt à investir.
M. Ohayon a ajouté que 2 milliards de dollars seront aussi injectés dans les aéroports et ports du pays pour "s'ouvrir vers l'extérieur". Le Gabon s'est lancé depuis 2009 dans une politique de grands travaux avec notamment d'ambitieux programmes routiers, d'électrification et d'adduction d'eau. Le président Bongo tente aussi régulièrement d'attirer des investisseurs étrangers par des mesures économiques ou des voyages à l'étranger.