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"En 2011, notre flotte totalisait une capacité de 50.000 EVP et 33.000 EVP ont été transportés. En 2012, nous sommes passés à 75.000 EVP et 38.000 EVP ont été traités, soit 15 % de croissance. Nous avons mis en place trois rotations par semaine au lieu de deux entre Fos (mardi, jeudi et samedi) et Lyon (lundi, mercredi et vendredi), répondant ainsi à l’attente de nos clients et de notre partenaire Logirhône", observe Matthieu Blanc, directeur régional de la Compagnie fluviale de transport (CFT).
"Les perspectives d’avenir sont difficiles à évaluer"
CFT a augmenté de 50 % sa capacité de transport de conteneurs sur le Rhône. "Ce fut notre vecteur de développement majeur cette année". Les autres trafics cependant ont accusé des stagnations ou des baisses. On remarque ainsi une stabilité par rapport à 2011 pour les marchandises dangereuses, des baisses d’environ 25 % pour le vrac sec, une division par quatre des transports de sel, une stabilité pour le charbon et une première partie d’année difficile pour les céréales avec des cours du blé qui ont chuté. La construction étant en berne, le transport de matériaux de chantiers s’en ressent. Le transport de limon, entre Sète et Fos, se poursuit dans le cadre de l’approfondissement du canal de Sète. "Ce marché évolue dans un nouvel environnement contractuel avec l’entreprise de travaux publics Buesa et nos partenaires mariniers de la coopérative Navi Sud Est. Il représente 500.000 m3 à évacuer sur cinq ans", observe M. Blanc.
Revoir le dossier des THC
CFT et CFT Gaz ont traité 2 millions de tonnes en 2012 sur les 6,5 millions de tonnes traitées au total et toutes marchandises confondues par les opérateurs travaillant sur le bassin Rhône-Saône, soit les mêmes niveaux que l’an dernier.
Le développement de la profession se heurte à une pénurie de mariniers et notamment de capitaines. CFT forme en interne sept personnes sur le Rhône et a, par exemple, formé Thierry Jouve (détaché de l’Éducation nationale pendant un an dans cette société privée et familiale) et aujourd’hui professeur au lycée des Catalins, à Montélimar. "Ce lycée va former une douzaine de navigants par an et nous espérons attirer les meilleurs chez nous".
À propos de la réforme portuaire, M. Blanc fait remarquer qu’enfin 2012 est une année pleine sans conflits marquants, ce qui n’était pas arrivé depuis quatre ans. Ce constat redonne de la confiance même si certains terminaux doivent encore poursuivre leurs efforts pour répondre sans faille aux besoins des utilisateurs.
À l’heure actuelle, le problème des THC (Terminal Handling Charges) préoccupe les opérateurs fluviaux. Une étude sur ce sujet a été confiée par la région Paca à Patrice Raulin et ses conclusions devraient être bientôt présentées. Aujourd’hui, les THC négociées entre armateurs et acconiers ne comprennent pas la manutention verticale depuis et vers les unités fluviales, contrairement à ce qui se pratique dans les autres ports européens. L’intégration de ce coût doit rester à l’initiative des acconiers. Les professionnels voudraient voir supprimer ce procédé qui crée une distorsion défavorable de traitement envers le fluvial.
En 2013, CFT concrétisera un heureux événement avec l’arrivée en juin d’une barge neuve ro-ro de 80 mètres par 11,40 mètres construite en Roumanie. Elle remplacera la barge "Tramontane" qui a rempli de loyaux services pendant trente-cinq ans. Destinée aux colis lourds pouvant aller jusqu’à 840 tonnes, cette barge a nécessité un investissement de plus de 3 millions d’euros.