
© Ports de Mulhouse-Rhin
Les Ports de Mulhouse-Rhin (PMR) n’ont pas échappé par miracle aux circonstances défavorables qui ont pesé sur l’ensemble du trafic rhénan l’an dernier. Leur activité 2011 s’affiche en baisse de 14,7 %, soit un trafic de 4,51 millions de tonnes. Pratiquement tous les postes du vrac reculent. La tendance touche notamment les denrées alimentaires (- 24 %, soit un total de 401.245 tonnes transportées), les produits pétroliers (- 16 %, à 1,123 million de tonnes), les minéraux (- 24 %, à 801.859 tonnes), et les chimiques (- 22 %, à 402.641 tonnes). La baisse est plus contenue pour les objets manufacturés (- 5 %, 342.787 tonnes) tandis que les minerais s’inscrivent en hausse d’un tiers, à 129.168 tonnes.
«Étude pour la création d’un troisième terminal à l’horizon 2016»
L’accident du bateau-citerne «Waldhof» en début d’année en Allemagne puis les perturbations de navigation engendrées par les basses eaux au printemps et à l’automne ont exercé leur impact. «La conjoncture est venue accentuer ce phénomène, on ressent son effet notamment sur les chimiques, les pétroliers et les minéraux destinés au BTP», souligne Jacky Scheidecker, le directeur des PMR.
Du côté des conteneurs, le fluvial a baissé pour les mêmes raisons, de 20,3 %, pour se situer à 49.789 EVP. Son recul a été partiellement compensé par le ferroviaire qui augmente de 6 % (33.375, dont 12.000 EVP pour les deux navettes hebdomadaires vers Anvers), de sorte que tous modes confondus, le trafic conteneurs limite sa diminution à 8 %, soit un total de 144.617 EVP.
La confiance sur le long terme envers le conteneur reste entière, elle pousse les PMR à étudier sérieusement la création d’un troisième terminal à l’horizon 2016. Les deux actuels menacent de saturation et l’un d’eux va être bien occupé par un nouveau trafic de PSA Peugeot-Citroën vers son usine russe de Kaluga. Le cabinet CTS Consulting rendra son étude de marché avant l’été.
Nombreux investissements
Mulhouse n’a pas freiné son effort d’investissement en 2011, loin de là. Parmi les principales opérations, figurent l’acquisition d’une grue mobile Liebherr de 64 tonnes de capacité de levage pour 1,7 million d'euros, la construction d’un hub vraquier comprenant huit modules couverts pour le stockage à sec de pondéreux (1,1 million d'euros) et l’extension du silo du site de Huningue.
Bien plus lente est l’avancée du dossier de renouvellement de la concession dont l’échéance se rapproche à grands pas, puisqu’il s’agit de 2015. L’inertie française pénalise le projet de coopération RheinPorts qui vise à terme la fusion avec les voisins de Bâle (Suisse) et Weil-am-Rhein (Allemagne). Elle bloque la perspective d’une séparation juridique entre les activités foncières et celles d’exploitation, qui est recherchée pour se caler sur le modèle des deux autres pays. «Nos collègues suisses et allemands attendent des réponses depuis des années. Je ne suis pas sûr qu’ils attendront encore longtemps», soupire Jacky Scheidecker.