
Chalampé met en avant sa position géographique frontalière de l’Allemagne et de la Suisse © Solvay
Producteur d’intermédiaires du Nylon, le mégasite chimique de Solvay à Chalampé, dans le Haut-Rhin, prépare sa mue. D’ici 2017, il sera aménagé pour devenir «plateforme économique» d’implantation d’autres entreprises sur une partie de son emprise. Il a en effet décroché ce nouveau statut, à côté de seize autres sites, chimiques pour l’essentiel. Les entreprises accueillies seront soumises à des règles moins strictes au titre du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) mais elles devront respecter une charte commune de sécurité.
"30 à 40 hectares à disposition sur un total de 125 hectares"
«Nous pouvons mettre à disposition 30 à 40 hectares sur notre total de 125 hectares», estime Savino Leone, directeur du site. «Les profils recherchés en priorité seront les activités industrielles relevant des secteurs de la chimie et de l’énergie (le complexe abrite aussi Linde, Dalkia et Air Products, NDLR) et les activités présentant un lien technique direct : partage d’équipements, échange de matières premières ou de matières de process», précise le groupe franco-belge.
Parmi ses atouts, Chalampé met en avant sa position géographique frontalière de l’Allemagne et de la Suisse. Mais aussi son triple embranchement : routier, ferroviaire et fluvial à côté du port de Mulhouse-Ottmarsheim. L’usine de 1.000 salariés héritée de Rhodia est une adepte des alternatives au camion. «L’ensemble rail et péniche représente 60 à 70 % de nos expéditions et de nos livraisons», souligne Savino Leone. En partance ou en provenance d’Anvers et Rotterdam, le fluvial occupe la part dominante. Le train joue un rôle d’appoint et constitue le mode de référence pour le butadiène, tandis que le pipe transporte quelques autres matières premières comme l’hydrogène, l’acide nitrique et l’ammoniac.
Gros investissement
L’ouverture vers l’extérieur ne se conjugue nullement avec une réduction de voilure dans le cœur d’activité, au contraire. Dans trois ans, le complexe chimique va engager un investissement exceptionnel de plusieurs centaines de millions d’euros. Il concernera le produit intermédiaire adiponitrile (ADN) logé dans Butachimie, joint-venture entre Solvay et l’américain Invista. La modernisation des installations vers les technologies de dernière génération devrait s’accompagner de la création de «plusieurs dizaines d’emploi» et d’une légère augmentation de capacité par rapport aux 500.000 tonnes annuelles actuelles d’ADN de Chalampé, record mondial.