
Préparer l’ouverture du canal Seine-Nord Europe d’ici 2017 et développer de nouvelles offres logistiques : tels sont les objectifs des journées régionales organisées par Voies navigables de France de septembre à octobre à Amiens, Lille, Rouen et Paris. Mises en place avec le Conseil économique, social et environnemental de chaque région, les discussions centrées sur les attentes des chargeurs et des ports ont permis de faire un point des défis et de l’état d’avancement du projet.
«Les industriels doivent préparer la bascule vers la voie d'eau»
«Pour être au rendez-vous de 2017, les industriels doivent expérimenter des solutions et préparer la bascule de leur logistique vers la voie d’eau. Nous entrons dans une phase de pépinières, d’amorçage comme le montre par exemple le lancement de l’appel à projet sur les bateaux du futur», déclare Nicolas Bour, directeur du projet SNE. Ce message s’adresse à quatre filières en particulier, les clients traditionnels de la voie d’eau tels que l’agro-industriel (céréales, chimie, engrais), et le BTP recyclage inclus, ainsi qu’aux secteurs à développer autour des plates-formes multimodales prévues sur son tracé : la logistique de produits manufacturés et agroalimentaires transportés ou non par conteneurs. En l’état des besoins recensés, toutes se déclarent intéressées par la future liaison avec des retombées positives tant en termes de coûts opérationnels que d’organisation. Parmi les opportunités identifiées, figurent la massification des céréales vers l’exportation ou les lieux de transformation, les flux de matériaux de construction depuis les gisements du nord de la France et de Belgique vers les zones de consommation et, pour la grande distribution, le transport combiné conteneurisé route-fleuve ainsi que le potentiel des plates-formes pour l’implantation de bases logistiques. À concevoir d’ici 2017, les conditions et les outils de mutualisation et de massification des flux, l’offre associée des ports maritimes, fluviale et des ports intérieurs, les services immobiliers, portuaires et ferroviaires sur les plates-formes. Au-delà des majors du BTP déjà convaincues des opportunités économiques du canal, deux défis demeurent posés à ses promoteurs : séduire les entreprises des autres filières dont les PME et préparer la flotte fluviale française en lançant au plus tôt les tests et la construction de bateaux de capacité adaptée.
Le calcul des retombées mis à jour
Lancé le 5 avril dernier avec deux groupements conduits par Bouygues Construction et Vinci Concessions, le dialogue compétitif s’achèvera dans le courant du second semestre 2012. En parallèle, l’accord sur la gouvernance et le financement des quatre plates-formes multimodales a été signé avant l’été et ses membres travaillent depuis sur leurs dessertes, notamment ferroviaires avec Réseau ferré de France. En janvier prochain, l’Association Seine-Nord Europe remettra en outre un Livre blanc sur les enjeux actualisés en termes d’emplois et de retombées économiques. Large, son périmètre couvre ses équipements connexes comme les plates-formes, le chantier et l’exploitation de l’ouvrage. Le premier coup de pioche est prévu en 2013.