Victime du pétrole, Port-Gentil redoute "la moindre étincelle"

À Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, la colère gronde à l'approche de la présidentielle du samedi 27 août. Dans la cité pétrolière frappée par la chute des prix du baril - première ressource du Gabon -, les violences post-électorales de 2009 sont dans tous les esprits, avec cette question : ça peut recommencer ?
"Beaucoup de Français sont partis, par mesure de prévention. Et les Gabonais n'ont plus de travail", soupire Emmanuel, vendeur sur le marché de la Balise. Le Gabon est le plus petit producteur de l'Opep, avec 230.000 barils par jour (2014), mais l'or noir a fait la fortune de Port-Gentil. La chute mondial des cours, le ralentissement de l'activité des compagnies (Total, Shell, Maurel&Prom, Perenco...), avec ses conséquences sur les sociétés de service (Schlumberger, Halliburton...) a mis KO toute l'économie de cette ville de 140.000 habitants.

Une route à travers la mangrove

Et derrière la paisible promenade du front de mer, avec vue sur une plateforme offshore, la casse sociale est violente. "En 2013, on employait sur site plus de 200 personnes. Il n'y en a plus que 29, et encore nous avons dû les mettre au chômage technique. Si ça n'évolue pas d'ici décembre, on mettra la clé sous la porte", confie un cadre de BHTP, prestataire de Maurel&Prom.
"Port-Gentil souffre", répète le président-candidat Ali Bongo Ondimba qui multiplie les déplacements au chevet de la presqu'île encore inaccessible par voie terrestre. Transportés par navire ou par avion, les produits alimentaires sont très chers, et la crise n'a rien arrangé. Entre autres investissements publics ou privés, le gouvernement a d'ailleurs lancé la construction d'une centaine de kilomètres de route à travers la mangrove pour relier "POG" au reste du Gabon.
L'Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), l'incontournable syndicat de la branche, dénombre 2.500 licenciements rien que parmi ses adhérents. "Le gouvernement a lâché Port-Gentil. Si ces personnes et leurs proches manifestent leur frustration dans les urnes, eh bien ça peut être dommageable pour le candidat du gouvernement", affirme son secrétaire général adjoint, Sylvain Mayabi-Binet.

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