Le GCO (Grand Contournement Ouest) tient-il le bon bout ? Ce projet d’autoroute de contournement de Strasbourg maintes fois repoussé et remis sur le tapis semble avoir franchi son étape décisive. Mardi 20 octobre, le groupement mené par Vinci a été retenu par le gouvernement pour construire puis exploiter la liaison longue de 24 km. Il acquiert le statut d’attributaire pressenti, avec lequel les négociations vont se poursuivre. Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports vise leur bouclage début 2016, de façon à engager les travaux avant la fin 2017. Ceux-ci s’élèveront à 500 millions d’euros environ, sans compter les mesures compensatoires pour l’environnement.
"Le projet est né dans les années 1970"
Le GCO est attendu avec impatience par le monde économique alsacien en général et celui du transport en particulier, pour le soulagement du trafic qu’il doit générer autour de Strasbourg. Un rapport d’experts de fin 2013 évalue entre 26.000 et 30.000 véhicules le trafic qu’il pourrait retirer de l’autoroute A35 qui longe la capitale alsacienne – alors que le GCO s’en éloignera – soit un délestage de l’ordre de 14 % pour tous les véhicules et 24 % pour les poids lourds. «Il économisera une partie des 2 millions d’heures perdues chaque année par les poids lourds, cela représente entre 5 et 8 % de gains de rentabilité», indiquait encore récemment la CCI de Strasbourg-Bas-Rhin par la voix de son président, Jean-Luc Heimburger. Reste à savoir si une autoroute à péage rencontrera le succès escompté juste à côté d’une gratuite.
Déjà lauréat en 2012
Ce n’est pas la première fois que Vinci s’implique dans le projet. Le groupe de BTP était déjà «attributaire pressenti» en janvier 2012. Mais la procédure s’était arrêtée là, au lendemain de l’élection de François Hollande. Dès le 4 juin, le nouveau gouvernement avait stoppé les négociations avec le lauréat, affirmant qu’il n’avait pas été en mesure de boucler le financement dans les délais fixés par la consultation. Une version contestée par Vinci.
Cette posture n’a pas signé l’arrêt de mort du GCO comme on pouvait le penser, elle a finalement conduit à le revoir dans une dimension un peu plus modeste : 2x2 voies au lieu de 2x3 voies. Le coût total du projet s’en trouve amoindri et la moindre consommation de terrains doit le rendre plus écolo-compatible. La reconfiguration a entraîné l’adhésion de l’exécutif socialiste de Strasbourg, opposé au premier projet. «Les nouvelles orientations répondent aux enjeux de circulation, de santé publique (réduction de la pollution atmosphérique) et d’environnement et le GCO permettra de créer plusieurs centaines d’emplois tout en fluidifiant le trafic pour le plus grand bénéfice de l’activité économique», ont salué mardi 20 octobre le maire, Roland Ries, et Robert Herrmann, président de l’Eurométropole (communauté urbaine).