Depuis 2011, les vols de fret commis pendant le transport et dans les entrepôts ne cessent d’augmenter en France. "Avec 2.703 actes recensés, ils ont progressé de 16 % en 2016", déclare le Capitaine Armelle Lamouroux de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) de la gendarmerie nationale. Avec un pic de sinistralité entre octobre et février, les régions Île-de-France, Rhône-Alpes et Champagne-Ardenne sont les plus ciblées. "Ensemble, elles concentrent près de 50 % des vols constatés, soit ayant fait l’objet d’une plainte, en raison de la densité de leurs infrastructures logistiques et de leurs réseaux routiers".
Si les vols dans les entrepôts, ceux de véhicules et les vols aggravés diminuent pour ne représenter plus que 1 à 2 %, les actes dans les véhicules se développent (73 %) en revanche. Toutes les marchandises sont concernées avec en tête la nourriture, les alcools, les appareils multimédia, les articles de mode et l'électroménager.
La France pays le plus touché d'Europe
Si l’Italie a un temps été le pays dans lequel les vols étaient les plus nombreux, la France "est devenue le territoire le plus criminogène avec 28 % des vols constatés en Europe, suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni", indique Patrick Bouvet. Expert et enquêteur d’assurance aujourd’hui, l’ancien gendarme précise que, "75 % des vols sont perpétrés sur les parkings non sécurisés, 11 % sur des sites sécurisés, et 14 % avec violences et/ou armes".
Si les vols dans les entrepôts, ceux de véhicules et les vols aggravés diminuent pour ne représenter plus que 1 à 2 %, les actes dans les véhicules se développent (73 %) en revanche. Toutes les marchandises sont concernées avec en tête la nourriture, les alcools, les appareils multimédia, les articles de mode et l'électroménager.
La France pays le plus touché d'Europe
Si l’Italie a un temps été le pays dans lequel les vols étaient les plus nombreux, la France "est devenue le territoire le plus criminogène avec 28 % des vols constatés en Europe, suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni", indique Patrick Bouvet. Expert et enquêteur d’assurance aujourd’hui, l’ancien gendarme précise que, "75 % des vols sont perpétrés sur les parkings non sécurisés, 11 % sur des sites sécurisés, et 14 % avec violences et/ou armes".
"Face au détournement de fret, le contrôle des licences de transport et d’attestations d’assurance ne suffit plus"
Sur le sol européen, tous les types de fret sont là encore concernés selon un classement différent toutefois : produits liés à l’automobile comme les pneumatiques (26 %), les produits bruns et blancs (24 %), les alimentaires (18 %), les textiles (12 %), les cosmétiques/parfums (10 %) et les métaux (10 %). Dans la majorité des cas, les actes sont commis par des bandes organisées originaires des pays de l’Est tels que la Roumanie, la Pologne, les pays baltes, la Bulgarie, la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie.
Détournement via les bourses
À l’échelle de l’Europe et depuis peu en France, de nouveaux modes opératoires plus sophistiqués que "la simple découpe de bâche" apparaissent. Il s’agit d’escroqueries dans le but de détourner les frets commises par trois structures principales, alerte Patrick Bouvet : "La Camora napolitaine, la mafia hongroise et la mafia russo–lithuanienne". Usant des nouvelles technologies, leurs méthodes consistent à s’enregistrer pendant une à deux semaines sur des bourses de fret et plateformes de mise en relation entre transporteurs voire entre transporteurs et chargeurs. Ils utilisent de faux documents sur leur qualité de transporteur voire créent ou rachètent une TPE "de papier". Par le jeu de la sous-traitance en cascade, "ils prennent jusqu’à quarante tractions sur ces bourses puis affrètent de vrais transporteurs en leur indiquant une adresse de livraison où la marchandise est dérobée. Le temps de découvrir l’escroquerie, les marchandises s’évaporent".
Moyens de prévention
Face à ces escroqueries, les forces de l’ordre, chargeurs, transporteurs ainsi que les bourses, plateformes et assureurs sont démunis. "Le contrôle des licences de transport et d’attestations d’assurance ne suffit plus". Pour Patrick Bouvet, trois mesures de prévention sont à prendre : "ne jamais affréter un transporteur par l’intermédiaire d’une bourse ou une plateforme s’il a moins de six mois d’inscription, vérifier la validité du numéro de TVA intracommunautaire sur le site de l’Union européenne et vérifier sur les pages jaunes du pays les coordonnées téléphoniques du transporteur".
Véhicule à l’arrêt égale danger
Avec l’accès aux brouilleurs pour une trentaine d’euros, la géolocalisation GPS ne suffit plus à prévenir les vols de fret sauf à utiliser des balises de type Iridium. Protections mécaniques tels que cadenas renforcé d’une quarantaine d’euros et véhicules type fourgon demeurent les meilleures solutions avec le bon sens : privilégier les livraisons de jour, ne pas charger le vendredi pour une livraison le lundi, stationner sur des lieux sécurisés et rester discret sur les produits transportés.
Avec l’accès aux brouilleurs pour une trentaine d’euros, la géolocalisation GPS ne suffit plus à prévenir les vols de fret sauf à utiliser des balises de type Iridium. Protections mécaniques tels que cadenas renforcé d’une quarantaine d’euros et véhicules type fourgon demeurent les meilleures solutions avec le bon sens : privilégier les livraisons de jour, ne pas charger le vendredi pour une livraison le lundi, stationner sur des lieux sécurisés et rester discret sur les produits transportés.