
Terminal du Zeebrugge International Port (ZIP) de PSA lors de son inauguration en 2011 © Port of Zeebrugge
Après Le Havre qui traite plus de la moitié des conteneurs franciliens, "Anvers, Rotterdam et Zeebrugge captent de l’ordre de 570.000 EVP", indique Lydia Mykolenko, de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France. Pour ces trafics conteneurisés, la région affiche clairement ses ambitions en matière de report modal. "Avec Le Havre, 75 % empruntent la route, 20 % la voie d’eau et 5 % le rail tandis que 100 % de ceux qui transitent par les ports Nord européens utilisent la route.
"Développer des services logistiques intégrés"
Face à la congestion des axes routiers et les nuisances associées, l’enjeu est d’accroître les transports massifiés reliés à des sites multimodaux proches des zones logistiques régionales qui concentrent 18 millions de mètres carrés". Pour conquérir des parts de marché en Île-de-France, le port de Zeebrugge et l’entreprise de manutention PSA, qui y gère deux terminaux conteneurisés, doivent donc inscrire leurs initiatives dans ce contexte.
Dourges, hub intérieur
Baptisée Zodiac, la liaison ferroviaire lancée en février entre le port belge et Dourges constitue dès lors une étape stratégique pour se rapprocher de la région. Avec une fréquence de trois rotations par semaine, sa création est le fruit d’un partenariat entre l’autorité portuaire de Zeebrugge, IFB, Naviland Cargo et les manutentionnaires PSA et APM Terminals. "Ce service est un feeder ferroviaire dont le prix a été calculé au plus juste pour être compétitif. Depuis Dourges, il est possible de relier plusieurs centres économiques français avec un transit-time de trois à quatre jours. À terme, ce transit-time sera abaissé d’un jour et le nombre de fréquences entre Zeebrugge et Dourges passera à cinq rotations. Dès aujourd’hui, il est ainsi possible de desservir Valenton, au sud de Paris, quotidiennement", explique Enno Koll, directeur général de PSA Zeebrugge. À travers ce service, le manutentionnaire se projette "comme un organisateur de flux capable de piloter l’ensemble des besoins des chargeurs. Notre objectif n’est pas de nous positionner comme une offre alternative mais bien de construire, en partenariat, des supply chain capables de soutenir les enjeux économiques et durables de l’Île-de-France". Vincent de Saedeleer, vice-président du port belge, a évoqué l'offre logistique de Zeebrugge. À cet égard, il a mentionnéd une nouvelle zone de 120 hectares proche du terminal conteneurisé ZIP inauguré en 2011 par PSA. Argument choc avancé : "Un prix de 2 euros par an au mètre carré aménagé" !
Trafics en berne
Dans le range Nord, Zeebrugge est l’un des ports qui a le plus souffert de la crise économique… et des effets positifs de la réforme portuaire française sur les trafics conteneurisés, au Havre en particulier. Au premier semestre, le port belge accuse une baisse de 8,1 % due, en grande partie, à la chute des réceptions de GNL (- 25 %). S’agissant des conteneurs, l’activité a reculé de 10 % après un repli de plus de 11 % en 2011.