L'OTRE et GRDF avancent sur le rétrofit biogaz dans le transport routier

Crédit photo Christophe Barette
L’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) et le distributeur de gaz GRDF ont dévoilé, le 30 mars au salon SITL, un livre blanc sur le rétrofit d'un camion, autocar ou VUL gasoil en bioGNV. Alexis Gibergues, président de l'organisation patronale, explique en quoi une telle opération pourrait contribuer à décarboner en partie le transport routier.

Décarboner le transport routier, tel est l'enjeu majeur des années à venir pour les professionnels du secteur. Dans ce contexte, chacun avance des idées, des solutions, poussé ou aidé par les énergéticiens qui veulent rester dans la course.


Rétrofit pour PL frigo et TP

A la SITL, l'OTRE a présenté un livre blanc sur le rétrofit de véhicules fonctionnant au gasoil en véhicules biogaz, rédigé et publié en association avec GRDF. Sont concernés les véhicules utilitaires légers (VUL), les autocars et les camions. Les auteurs de ce livre blanc ont évalué qu'un tel rétrofit pourrait concerner 8 000 poids lourds sur un parc de 80 000 affectés au transport frigorifique et aux travaux publics (TP).

Rappelons qu'un rétrofit est une opération technique permettant de switcher la motorisation originelle d'un véhicule, fonctionnant en général au gasoil, vers un carburant considéré comme plus écologique. Ici, le bio gaz naturel véhicule (bioGNV), en général produit dans des méthaniseurs à partir de déchets organiques.

Dans ce livre blanc, les deux organismes évaluent que ce rétrofit de 8 000 camions permettrait de réduire 2,12 millions de tonnes de CO2 en 8 ans.


Dans cette interview à France Routes, Alexis Gibergues président de l’OTRE et dirigeant de l’entreprise de déménagement Gibergues, explique la démarche.  

Alexis Gibergues, président de l’OTRE et dirigeant de l’entreprise de déménagement Gibergues, explique la démarche rétrofit bioGNV, le 30 mars au salon SITL, Porte de Versailles à Paris.
Crédit photo : Christophe Barette

A quoi va servir ce livre blanc ? 

Ce livre blanc fixe sur une page blanche des éléments précis et concrets sur les questions du rétrofit gasoil/bioGNV. Notre objectif, dans le mix énergétique, est de pouvoir le proposer à nos adhérents. Il représente pour nous l’une des solutions, économiquement avantageuses et compatiblse avec les exigences de transition énergétique, qui peuvent être mises en œuvre rapidement. 

Comment allez-vous faire vivre ce livre blanc ? 

Le fait de le remettre aux parlementaires, sénateurs et députés, des élus qui peuvent l'intégrer à leurs travaux, est une première étape. Ensuite, une communication grand public permettrait d'avoir une plus large écoute.

Qu'est-ce qui empêche, selon vous, le développement du rétrofit ? 

Des freins d’ordre réglementaire, une complexité administrative dans sa mise en œuvre. Pourtant le rétrofit a du potentiel en termes économiques, d‘emploi et de croissance. Si l'on considère le parc de 6 millions de VUL en France, ce rétrofit biogaz est économiquement cohérent sur 600 000 d'entre eux. Sur un parc de 80 000 poids lourd, 8 000 pourraient faire l'objet d'un rétrofit gasoil-biogaz.

L’enjeu pour les transporteurs est de réussir la transition énergétique ?

L'enjeu est de tenir les objectifs de décarbonation, de faire en sorte qu’ils soient réalistes et compatibles avec la réalité économique à laquelle sont confrontées nos entreprises. Le rétrofit bioGNV est, pour certains types de transport, le plus cohérent par rapport à d’autres solutions de décarbonation. 

Le rétrofit électrique est-il envisagé ? 

Nous n’excluons aucune piste. L’essentiel est que nous puissions ouvrir le champ des possibles, expliquer qu’il existe une diversité d’options qui peuvent s’offrir aux transporteurs dans les années à venir. Si nous nous concentrons sur une seule énergie, nous allons dans une impasse.

La transition doit se faire de manière diverse, elle dépendra des besoins de nos clients. Verdissement des flottes d’une part, mais aussi verdissement des circuits de logistique, optimisation des flux, report modal, nous réfléchissons à l’ensemble de ces paramètres.

Est-ce le rôle d'une organisation de transporteurs de réfléchir à ces solutions ?

Nous consacrons un temps considérable à la feuille de route décarbonation, avec les différents acteurs du transport routier : constructeurs de véhicules, énergéticiens et donneurs d’ordre. L'objectif est de poser les hypothèses, de les chiffrer, de vérifier la faisabilité de cette transition. Cela permet d’organiser la stratégie bas carbone du transport routier.

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