Entre janvier et septembre, 219,33 MEVP ont été manutentionnés dans les ports du pays, soit une hausse de 4,1 % en glissement annuel, selon les données officielles. Toutes marchandises confondues, le trafic s’est établi à 11,55 milliards de tonnes. Le troisième trimestre, bien que toujours marqué par des épisodes de confinement dans le cadre de sa politique inaltérable zéro-covid, a retrouvé le chemin de la croissance (+ 1,8 %) sur une base annuelle, après une contraction de 2,9 % au deuxième trimestre.
Après avoir prévu une récession aux États-Unis et en Europe, Barclays vient également de réduire ses perspectives de croissance de PIB pour la Chine à 3,8 % en 2023, en se basant en partie sur la demande mondiale de biens chinois. La banque d’affaires avait déjà revu ses prévisions à 4,5 % en septembre en raison de la chute des investissements immobiliers.
Selon ses analystes, les exportations chinoises baisseraient de 2 à 5 % en 2023, alors que leurs précédentes projections faisaient état d’une croissance de 1 %. La dernière fois qu’une baisse des expéditions a été enregistrée, c'était en 2016, selon les données douanières.
Les exportations avaient bondi de 29,8 % (en valeur) en 2021, après une hausse de 3,6 % en 2020. Mais le rythme de la croissance a ralenti cette année, à 12,5 % sur les neuf premiers mois de l’année.
« Les entreprises étrangères ont déplacé leurs commandes de la Chine vers ses voisins asiatiques – notamment le Vietnam, la Malaisie, le Bangladesh et l'Inde –, pour la production de certains produits clés à forte intensité de main-d'œuvre », indiquent les auteurs du rapport chez Barclays.
Dette des ménages élevée
En Chine, le secteur immobilier chinois et les industries qui en dépendent contribuent à environ un quart du PIB. Or, le marché de l'immobilier s'est effondré au cours des deux dernières années, « Pékin ayant sévi contre la forte dépendance des promoteurs à l'égard de la dette pour assurer leur croissance, tandis que la demande des consommateurs pour l'achat de maisons a chuté. » Le ratio de la dette des ménages chinois par rapport au revenu disponible a dépassé ces dernières années celui observé aux États-Unis dans les années qui ont précédé la crise financière de 2008.
La banque japonaise Nomura a également ramené ses prévisions de 5,1 à 4,3 % en raison de la « faiblesse des exportations, de la lenteur de la reprise de l'immobilier et du ralentissement du marché automobile après l'envolée des ventes de voitures particulières cette année. » Goldman Sachs projette aussi un PIB en hausse de 4,5 % après l’avoir estimé à + 5,3 %.
La rédaction
Photo : port de Ningbo