FSO Safer : le plan d'urgence peut démarrer mais il manque encore des fonds

Vieux de 45 ans, à l’abandon depuis 2015, menaçant à tout moment de se briser, d'exploser ou de prendre feu, les opérations de sécurisation du FSO Safer vont pouvoir commencer. Mais il manque toujours des fonds pour financer l'étape critique du remorquage et du démantèlement.

« Après deux ans de travail politique pour parvenir aux accords nécessaires à l'opération, de montage de projets et de collecte de fonds, l'opération est prête à commencer », a tweeté David Gressly, coordinateur de l'ONU pour le Yémen, alors que le remorqueur de soutien offshore de Boskalis/Smit Ndeavor est arrivé le 30 mai sur les lieux.

Mandatée par le Programme des Nations Unies pour gérer les opérations, la société néerlandaise de sauvetage et de remorquage Boskalis, par l'intermédiaire de sa filiale Smit, va en effet pouvoir intervenir sur la vieille unité flottante de production, de stockage et de déchargement amarrée depuis une trentaine d’années au large du Yémen, menaçant à tout moment de se rompre, d'exploser ou de prendre feu.

Vieux de 45 ans, à l’abandon depuis 2015 en raison des guerres de clans dans le pays, le FSO Safer contient l'équivalent d'un peu plus d'un million de barils, selon les Nations Unies, soit quatre fois la quantité de l'Exxon Valdez, de sombre mémoire pour l'histoire environnementale des États-Unis.

Après plusieurs mises en garde, l’ONU s’affaire depuis des semaines pour réunir les financements nécessaires à une intervention ultime consistant à pomper le pétrole pour le transférer dans un autre navire avant de remorquer le vieux pétrolier dans un chantier de démantèlement.

Ainsi en mars dernier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a signé un accord avec Euronav pour la vente du VLCC Nautica. « Euronav aidera à transférer les hydrocarbures et exploitera le navire pendant une période de transition de plusieurs mois. Nous nous engageons à faire tout ce qui est possible pour apporter une solution à un défi environnemental potentiel », expliquait la direction de l’armateur belge à l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels.

Une collecte de fonds laborieuse

Pour financer l’opération, l’ONU a lancé une campagne de financement participatif auprès des entreprises et du grand public. Initialement estimés à 144 M$, les moyens ont dû révisés à la hausse, le prix des pétroliers ayant renchéri à la suite de la guerre en Ukraine qui a dopé la demande de VLCC.

Au 4 avril, seuls 95 M$ avaient été promis sur les 129 millions nécessaires pour la première phase du sauvetage. Mi-mai, les Nations unies estimaient avoir recueilli 105,2 M$ dont 260 000 $ de contributions du public.

Près de 24 M$ manquent encore pour financer l’urgence alors qu’un montant supplémentaire de 19 M$ est ensuite nécessaire pour la deuxième étape, critique, qui comprend notamment remorquage jusqu'à un chantier de recyclage.

Inspection et sécurisation des cuves

Désormais sur place, les équipes de Smit vont pouvoir procéder à l'inspection du navire, des pompes, de la salle des machines, ainsi que des réservoirs et conduites qui n’ont pas été purgés depuis des années et donc susceptibles de dégager des gaz toxiques. Les rebelles contrôlant la région, le pétrolier dispose d’un équipage réduit et de ressources limitées. Cette étape devrait durer deux semaines.

Le pétrolier acheté à Euronav, en attente actuellement à Djibouti, pourra ensuite intervenir. Le transfert du pétrole entre les deux navires devrait durer 19 jours.

L'ONU poursuit de son côté ses efforts de collecte de fonds pour financer notamment le coût du recyclage, indiquant que la cargaison de pétrole appartient aux rebelles et ne peut donc pas être vendue pour financer les coûts de transfert.

Adeline Descamps

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