Le troisième mandat d'Augustin de Romanet à la tête d'ADP compromis

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L’ancien directeur général de la Caisse des dépôts, qui avait accédé fin 2012 à la tête de Charles-de-Gaulle et d’Orly, ne devrait pas rempiler pour un troisième mandat de cinq ans.

Crédit photo Ludovic Marin/Pool/AFP
L’ancien directeur général de la Caisse des dépôts, qui avait accédé fin 2012 à la tête de Charles-de-Gaulle et d’Orly, ne devrait pas rempiler pour un troisième mandat de cinq ans, assure Le Monde, deux jours avant un conseil d'administration crucial.

Mi-février, confiant, le PDG du gestionnaire d'aéroports ADP (Charles-de-Gaulle et Orly) Augustin de Romanet se disait « disponible » pour un troisième mandat, fort de son bilan et notamment du redressement postpandémique du groupe, qui exploite une vingtaine d'aéroports dans le monde.

L’ancien directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), qui avait accédé fin 2012 à la tête des deux principales plateformes aéroportuaires françaises et dont le deuxième mandat se termine en mai, ne sera pas renouvelé pour cinq ans, a révélé Le Monde, deux jours avant un conseil d'administration crucial le 20 mars.

Un protocole particulier

Le dirigeant aura 63 ans début avril. Un changement des statuts de ce groupe, dont l'État est l'actionnaire majoritaire, serait donc nécessaire pour repousser la limite d'âge (65 ans) pour lui permettre d’effectuer un nouveau mandat complet de cinq ans.

Pour rappel, le PDG doit être coopté en tant qu'administrateur du groupe, qui propose au président de la République sa nomination. Le futur PDG est ensuite auditionné au Sénat et à l'Assemblée nationale, avant de recevoir un feu vert en conseil des ministres.

Selon la procédure, la nomination du PDG d'ADP doit ensuite être définitivement entérinée lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe. La prochaine se tient le 21 mai.

Un bilan solide ?

Le groupe ADP a annoncé un résultat net positif en 2023 pour la deuxième année consécutive, à 631 M€, en nette hausse de 22 % sur un an, tournant ainsi la page Covid.

Il a également vu son chiffre d'affaires annuel croître de 17,2 %, à 5,5 Md€, bien au-dessus de la moyenne des années 2017-2019 (4,2 Md€), avant la crise sanitaire, grâce à un trafic à Paris "s'approchant de son niveau de 2019" et le "dépassant à l'international".

Dans le détail, Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) et Orly ont ainsi accueilli 99,7 millions de passagers en 2023, une hausse de 15,1 % sur un an.

Parmi les aéroports les plus dynamiques de son portefeuille figurent Almaty au Kazakhstan (148,6 % de la fréquentation de 2019), Skopje et Ohrid en Macédoine du Nord (117,6 %) et Hyderabad (Inde, 109,1 %).

Durement éprouvé par la crise du Covid-19, ADP, longtemps choyé par la Bourse grâce à sa solide rentabilité, avait enregistré plus d'1,4 Md€ de pertes nettes cumulées en 2020 et 2021.

Les répercussions de la taxe sur les infrastructures de transport

Pour 2024, ADP table sur un trafic dans une fourchette de 90 à 100 % de l'avant-crise, portée de 95 % à 105 % à l'horizon 2025.

Concernant la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport prévue dans le budget 2024 pour financer la transition écologique, ADP avait annoncé dès septembre qu'il en répercuterait une partie sur les compagnies aériennes.

La hausse des tarifs des redevances appliquées à partir du 1er avril prochain sera ainsi de 4,5 % en moyenne pour Roissy et Charles-de-Gaulle, et de 5,4 % en moyenne pour l'aéroport du Bourget.

Pour la seule année 2024, sur un impact estimé à 90 M€, il est prévu d’en répercuter 46 M€ en année pleine, soit 30 M€ à partir de l’application de la taxe en avril.

 

La rédaction (avec l’AFP)

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