BASF, symbole d'une chimie allemande en crise

BASF-chimie-résultat-Allemagne-Ludwigshafen

Un plan de restructuration est en cours pour le site historique de BASF à Ludwigshafen, dans l'ouest de l'Allemagne.

Crédit photo U. J. Alexander/Adobe Stock
Le géant allemand de la chimie BASF, frappé par la hausse des prix de l'énergie, a dévoilé le 23 février un nouveau plan d'économies, assorti de suppressions d'emplois, ciblant son site historique et illustrant la crise de compétitivité de l'industrie allemande. Dans une déclaration adressée aux dirigeants de l'UE, une soixantaine de groupes industriels européens demande des mesures de soutien.

L'un des plus gros chimistes mondiaux BASF, qui accumule les mauvaises performances et les trimestres de pertes depuis 2022 et a déjà un plan de restructuration en cours (3.300 emplois supprimés dans le monde), "touche" cette fois à son site historique à Ludwigshafen, dans l'ouest de l'Allemagne.

Plus gros complexe chimique au monde, comptant environ 39.000 emplois, il souffre d'une "faible demande" et de "coûts de production structurellement plus élevés en raison des prix de l'énergie" qui se sont envolées depuis 2022, dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, explique l'entreprise.

Quelque 700 postes y sont déjà en cours de reclassement à la suite de la fermeture d'unités de production notamment de l'ammoniac et du "TDI" servant à fabriquer des mousses et autres adhésifs. 

Les détails du nouveau plan "sont en train d'être finalisés" et seront "discutés avec les représentants du personnel", a précisé BASF.

Le groupe, qui fabrique des composants chimiques pour l'automobile, l'agriculture, la construction, compte également réévaluer "le positionnement de long terme" du site, afin qu'il "reflète [...] les nouvelles réalités du marché en Europe et en Allemagne".

Tout le secteur en grande difficulté

Avec d'autres industriels allemands, le PDG Martin Brudermüller, qui passera la main en avril prochain, tire depuis plusieurs mois la sonnette d'alarme sur la perte de compétitivité de l'industrie en Allemagne, où les coûts de production sont jugés trop élevés, par rapport aux États-Unis notamment. Également en difficulté, le groupe chimique et pharmaceutique Bayer a annoncé, en fin d'année dernière, qu'il allait supprimer des emplois dans le pays.

Le secteur chimique allemand a connu l'an dernier une chute de 8 % de sa production et de 12 % de ses revenus.

Le 19 février, une soixantaine de groupes industriels européens a publié un appel aux dirigeants de l'UE demandant des mesures de soutien.

Pour l'année 2023, BASF a enregistré une chute de près d'un tiers de son bénéfice d'exploitation (EBITDA), à 7,7 Md€, et de 21,1 % de son chiffre d'affaires. Le résultat net part du groupe de 225 M€ pour l'année 2023 est très inférieur aux attentes, à cause d'une chute drastique des ventes, selon les annonces du groupe en janvier.

Pour 2024, le groupe mise sur un bénéfice d'exploitation entre 8 et 8,6 Md€, gageant sur une reprise de la demande industrielle mondiale.

La rédaction (avec AFP)

Industrie

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15