​Le Royaume-Uni veut rationaliser ses chemins de fer

Londres a présenté sa réforme du rail. L’objectif est notamment de créer une instance publique qui viendra rationaliser un système atomisé depuis les privatisations, en centralisant les réservations, les paiements et en organisant la totalité des lignes. Mais ce projet est loin de faire l’unanimité.
Le gouvernement britannique a présenté sa très attendue réforme du rail, censée mettre fin aux nombreux dysfonctionnements du secteur en centralisant les réservations et la tarification sans revenir sur les privatisations des années 1990. L'État qui restera propriétaire des infrastructures et des lignes elles-mêmes, veut mettre fin à la "fragmentation" des lignes dont l'exploitation est pour l'heure assurée par une myriade d'opérateurs dont la SNCF.

Le plan pour le rail de Williams-Shapps préconise de créer une instance publique unique, la Great British Railways qui aura la responsabilité des lignes et permettra de simplifier et de moderniser la tarification, a dévoilé le gouvernement. Toutes les réservations seront centralisées sur un site Internet unique, et les nouveaux contrats de sous-traitants seront "focalisés sur la ponctualité et l'amélioration de l'efficacité".

La stratégie préconisée entend assurer un avenir "financièrement durable" pour le secteur, durement touché par la pandémie. Le rapport explique que l'agence publique Great British Railways "intègrera" les différentes lignes, collectera les paiements, établira les horaires et la tarification" afin de "rationaliser" un système éclaté.

Une "Nouvelle ère"

Le rapport prévoit toutefois de conserver "un rôle substantiel [...] pour le secteur privé" car Great British Railways passera des contrats avec des partenaires privés pour faire rouler les trains, un modèle déjà utilisé notamment par Transport for London, l'équivalent britannique de la RATP. "Je suis un fervent défenseur du rail mais pendant trop longtemps, les passagers n'ont pas eu le niveau de service qu'ils méritent", a commenté le Premier ministre, Boris Johnson.

Le ministre des Transports Grant Shapps a pour sa part estimé que la compagnie Great British Railways (GBR) "marquera l'avènement d'une nouvelle ère dans l'histoire des lignes de chemins de fer" britanniques. "Le secteur privé gérera les concessions, les trains, mais sera payé pour que ces trains arrivent à l'heure, les garder propres, et une seule organisation vous vendra les tickets et gérera les horaires", a-t-il détaillé. Il présentera sa réforme au Parlement britannique dans la matinée.

GBR ne sera pas opérationnelle avant 2023, même si certains points de réforme vont entrer en vigueur dès cet été, à l'instar des tickets saisonniers flexibles. Manuel Cortes, secrétaire général du syndicat d'employés des transports TSSA, a qualifié le rapport de "colmatage", estimant qu'"un modèle fondé sur des contrats d'exploitation se traduira par une fuite des fonds provenant des passagers et des contribuables sous forme de dividendes pour les actionnaires".

Les chambres de commerce britanniques (BCC) saluent la "reconnaissance du besoin d'investissements provenant du secteur privé" tout en appelant à apporter des services "fiables qui leur donnent confiance pour voyager par rail, avec des tarifs flexibles et plus abordables".

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