Chimie : l'industrie française anticipe une mauvaise année 2024

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56 % des entreprises chimiques françaises interrogées s'affichent pessimistes pour l'année à venir,

Crédit photo Gilles Paire/Adobe Stock
La chimie connaît une « crise inédite », a alerté le 16 avril France Chimie à l'occasion de son assemblée générale. Flambée des prix du gaz, incertitude sur les tarifs de l'électricité, concurrence de la Chine et des États-Unis, faible demande européenne, renforcement des exigences réglementaires..., la filière française se dit en décrochage.

"La chimie en Europe est en net décrochage par rapport au reste du monde et à la plupart des autres secteurs industriels", indique France Chimie, le lobby français de la filière, qui représente 4.000 entreprises en France. Le syndicat anticipe une année 2024 "sans souffle après le recul de 2023".

La croissance de la production en volume en France en 2024 "pourrait se limiter à 1 %", a alerté l'organisation professionnelle lors de son assemblée générale à Paris.

L'industrie chimique française prévoit pour cette année une baisse de 40 % des investissements "de croissance" au profit des investissements "réglementaires ou de maintenance" (+ 20 %). Une "large majorité des entreprises se préparent à des mesures structurelles d'économie", a assuré Frédéric Gauchet, président de France Chimie.

Près de 85 % des adhérents de France Chimie anticipent des plans de réduction des coûts, selon un baromètre interne projeté lors de l'AG tandis que 46 % déclarent reporter leurs investissements en France, et 30 % arbitrer en faveur des sites de production dans d'autres pays.

Par ailleurs, le taux de confiance se détériore. Plus de la moitié (56 %) des entreprises sondées s'affichent pessimistes pour l'année à venir, contre 50 % en décembre et 42 % en septembre dernier.

Une crise européenne

Le taux d'utilisation des capacités industrielles de la chimie européenne s'est dégradé, à 74 % depuis cinq trimestres, "insuffisant pour assurer sa rentabilité", une durée plus longue que celle de la pandémie et de la crise financière de 2008-2009, déplore Frédéric Gauchet.

En cause, la conjoncture du fait d'une demande européenne en berne, mais également, de facçon plus structurelle, les prix européens de l'énergie "supérieurs au reste du monde".

"Ce contexte défavorable est aggravé par la politique d'investissement agressive de la Chine qui conduit à des surcapacités mondiales sur de nombreux segments, et par le bond attendu des investissements industriels aux États-Unis, subventionnés par l'Inflation reduction act (IRA), ce qui pourrait accroître le retard de compétitivité en Europe", ajoute France Chimie.

Un "décrochage de la chimie de base"

La chimie française semble toutefois "mieux résister" qu'en Allemagne, grâce au secteur des parfums et cosmétiques, en hausse de 15 % depuis 2021, et à la meilleure tenue de la chimie de spécialité (- 4 % contre - 13 % en Allemagne).

Mais ces résultats "masquent un décrochage de la chimie de base" en France comme dans les autres pays européens, notamment "la pétrochimie, la chimie minérale et les polymères" (plastiques) qui souffrent d'une "perte de compétitivité, aggravée par la pression d'une concurrence internationale pas toujours soumise aux mêmes exigences réglementaires". Le président du syndicat a dans le viseur les polluants dits "éternels", et autres pesticides et plastiques....

En France, l'association, qui bataille contre EDF et sa politique commerciale, place en tête de ses revendications "une électricité bas carbone à un prix compétitif dans un contexte où la prochaine régulation du nucléaire se doit de préserver l'attractivité du territoire France".

La rédaction (avec l'AFP)

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