À Saint-Malo, la CGT Transports se prépare à un congrès houleux

Direction contestée et guerre intestine, sur fond de divergences politiques et de contentieux persistants : le congrès de la fédération CGT des transports, qui se tient de lundi 13 à vendredi 17 avril à Saint-Malo, s'annonce houleux.
Lors du congrès de la fédération CGT des transports, face au secrétaire général sortant Jérôme Vérité, qui briguera vendredi 17 avril un second mandat de trois ans, le syndicat CGT d'Air France présente sa propre candidature, portée par son numéro 2, Mehdi Kemoune. En cause, un bilan qui ressemble à une "traversée du désert", juge le syndicat, qui dénonce le "fonctionnement de la fédération, paralysé par l'absence de travail et surtout par une totale absence de vision politique". "Nous voulons que cela change et rapidement", afin de mettre fin au "non-respect des statuts et des règles de vies syndicales", ont fait savoir début avril les délégués d'Air France, dans une déclaration faite devant l'instance fédérale dirigeante.
Le conflit qui oppose le syndicat d'Air France et la fédération n'est pas nouveau. Il prend racine en 2009 lors d'un débat interne houleux sur la représentativité des pilotes, qui réclament un collège spécifique, en accord avec la direction. La CGT d'Air France est majoritairement contre. Mais elle suspecte le secrétaire général de la CGT Transports, Paul Fourier, d'avoir "donné son accord" en catimini à la compagnie aérienne, raconte une source interne, s'appuyant sur le témoignage d'une fédération patronale. Or, un an après, le syndicat découvre que Paul Fourier a bénéficié d'un avancement de carrière plus rapide que prévu au sein d'Air France, qui le salarie et dont il est détaché, et ouvre une enquête interne. Dans son rapport, la commission d'enquête conclut que les valeurs de "transparence, démocratie et intégrité" ont été bafouées par le numéro 1 fédéral, ce qui conduit le syndicat d'Air France à l'exclure.

Choix du futur secrétaire général le 17 avril

Ces turbulences internes auront-elles des répercussions à Saint-Malo ? L'élection des membres de la commission exécutive, jeudi 16 avril, fournira des premiers éléments de réponse. Ce sont eux qui choisiront vendredi 17 avril, en leur sein, le nom du futur secrétaire général.
Contacté, Paul Fourier évoque un "procès stalinien" où "tout un tas d'accusations" ont été lancées contre lui. Son avancement accéléré était destiné, explique-t-il, à combler le manque à gagner quand il est devenu permanent à la fédération. "La direction d'Air France a retenu une solution, qui était une mauvaise solution, je le reconnais. Plutôt que de m'octroyer une prime différentielle, pour couvrir la différence, ils ont accéléré mon avancement de manière artificielle", argumente l'ancien secrétaire général, actuellement en poste à la confédération. Il nie toute complicité présumée avec Air France sur la représentativité des pilotes : "C'est complètement faux", mais "une fois que la rumeur est partie, c'est extrêmement compliqué de l'arrêter, de se justifier en permanence, de dire que vous n'êtes pas un voleur et une crapule".
L'histoire aurait pu se terminer là. Mais, en juillet 2013, elle rebondit après le licenciement, par la CGT Transports, d'un de ses membres permanents, détaché par Air France et opposant notoire à Paul Fourier. Mis à la porte pour "absence de travail", un motif qu'il conteste, le dénommé Olivier Sekai attaque alors la fédération aux prud'hommes, jugeant son licenciement "illégal" et "politique". "La CGT Transports s'est comportée comme un patron voyou. Ils m'ont licencié parce que j'ai dénoncé oralement et par écrit «l'entrisme patronal» au sein de l'organisation", affirme-t-il, évoquant un "réflexe d'omerta". Dans cette affaire, sur laquelle la justice prud'homale se penchera le 26 novembre, la CGT Air France est partie intervenante... contre la CGT Transports, à laquelle elle est affiliée. Il s'agit d'un "dossier connexe qui a empoisonné les relations entre le syndicat et la fédération", reconnaît Jérôme Vérité, ancien adjoint, puis successeur de Paul Fourier. Mais le sujet est "un peu annexe maintenant", ajoute-t-il, sans s'étendre sur le fond de l'affaire.
Ces turbulences internes auront-elles des répercussions à Saint-Malo ? L'élection des membres de la commission exécutive, jeudi 16 avril, fournira des premiers éléments de réponse. Ce sont eux qui choisiront vendredi 17 avril, en leur sein, le nom du futur secrétaire général.

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